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Le GR34 longe ensuite le Goulet.

Si le fort le plus ancien daterait de 1660 (batterie de Beaufort), il y en a déjà beaucoup en 1754, quand M. Frezier dresse un plan de la Presqu’île à l’attention du Marquis de Paulmy. Est-ce bien ce même Frézier, qui a rapporté la grosse fraise blanche d’Amérique, celle qui fut croisée avec la fraise des bois de couleur rouge?

En principe il y avait une autre batterie de Beaufort au niveau de la pointe des Espagnols. C’est celle, qui a été qualifiée par Vauban de vieille batterie et qui porte parfois son nom.

A noter le fait, qu’en 1754 il n’y avait, qu’un « espagnol » et qu’un »capucin ».

La plupart des forts ont été décrits dans l’inventaire de Patrimoine de la région Bretagne, sur le site presqu-ile-de-crozon.com et sur fortiffsere.fr. 

Ils figurent aussi sur les blogs de l’association 1846 et ceux de l’AVPR. Il y a enfin les photos aériennes de 1971, quand la végétation était moins dense. Il y a aussi des photos prises en 1919, quand il a bien fallu occuper les pilotes après l’armistice de 1918, mais leurs photos sont moins nettes.

 

Même s’il manque la forteresse du moyen âge et celle de 1594, il y a tout le long du Goulet une succession presque ininterrompue de fortifications plus ou moins complexes ; la plupart d’entre elles sont peu ou pas entretenues, parfois d’accès difficile ou même dangereux. L’accès à l’îlot des Capucins est d’ailleurs interdit. Celui qui mène à Cornouailles n’est pas recommandé et l’accès au fort Robert n’est pas mieux considéré.

 La plupart de ces forts appartiennent désormais au Conservatoire du Littoral.

On se borde donc à suivre le GR34 en y rajoutant des commentaires. C’est la partie la plus intéressante du GR34  du fait de la variété des paysages, même si elle présente parfois un risque de plus en plus important en raison de l’érosion des falaises. En 2018 le GR34 a d’ailleurs été interrompu entre la Pointe des Espagnols et le Stiff ; fin 2022 le passage était à nouveau ouvert.

De la pointe au Stiff

Le point de départ était au niveau de la plate-forme. On voit assez nettement sur la photo le chemin en lacets côté Rade de Brest ; il permettait d’accéder à la batterie basse. Cette descente « Est » est actuellement bloquée, probablement parce qu’elle arrive dans des constructions en ruine.

On distingue aussi les contours de l’enceinte et la branche « Ouest » qui descend vers le goulet. Le GR34 est également bien visible.

Par contre il est plus difficile à discerner sur la photographie dans la mesure, où il passe par un bosquet de noisetiers assez dense.

Le chemin est à la fois facile et dangereux. Il est entretenu mais les virages sont très secs et le ravinement dû aux fortes pluies le rend par endroit dangereux. Cela se termine cependant par un escalier monumental.

Arrivé à la batterie basse le GR34 franchit le fossé de la retombée de l’enceinte et rejoint une soute à munitions.

Il reste les rails, qui permettaient de transférer les munitions de la soute vers les canons, notamment ceux du Pourjoint, batterie de rupture située au ras de l’eau.

Il est possible de passer de l’autre côté, de traverser la batterie basse et de rejoindre l’autre chemin face à la Cormorandière. Cette partie n’est pas entretenue. La remise en état de la deuxième descente permettrait cependant de réduire la pression  sur le chemin « Ouest ».

Un jour d’octobre 2023 l’escalier a été bloqué par une quarantaine de jeunes qui s’étaient installés là pour déjeuner.

Pointée vers Brest, la batterie du Pourjoint permettaient de prendre à revers les navires, qui auraient pu franchir le Goulet.

Le chemin monte ensuite vers le sommet de la falaise en direction du Stiff.

Il y a cependant un passage très étroit et sans protection; il est juste après les fougères présentes sur la photo ci-dessus. ll est visible aussi sur la photographie aérienne.

L’été 2018 le passage a été fermé. En 2022 le passage a été libéré grâce à la végétation  qui a poussé; c’est devenu acceptable en 2023 mais la fréquentation de plus en plus importante du GR34 risque de le rendre à nouveau dangereux.

Le rectangle blanc au bord de l’eau est probablement ce qui reste de la vieille batterie mais à partir du GR34 il est très difficile de la situer.

Le Stiff

On arrive ensuite au dessus du Stiff,

Les trous noirs doivent correspondre à des casemates allemandes. L’une d’entre elle figure dans la page 02-33.

Le Stiff est un vallon comportant une zone humide très dense. On ne se croirait pas à quelques mètres de la mer.

Nous ne sommes pas allés voir, si le ruisseau descendait jusqu’à l’eau ou s’il y avait une chute. Ce sera probablement un thème de promenade pour un été prochain. Le schéma de 1913 montre la présence d’une partie en creux, le résultat d’un effondrement du terrain. Il y a  une petite batterie après le pont..

Pour traverser le Stiff il y a d’abord des rondins…

puis un pont de bois avec un peu plus loin un petit pont en maçonnerie.

Il y a aussi des bassins. On se croirait revenu au niveau de la fontaine de la vallée des moulins (page 02-14). La batterie doit donc être sur la droite.

le chemin se coupe en deux et il y a un autre pont;

Le fort Robert

Le chemin se poursuit en direction du Fort Robert, où une surprise nos attend;

Ci-dessous le même vu de dos.

Le fort Robert est très important mais l’accès en est interdit, probablement parce que le nettoyage des chemins n’a pas encore été fait et que les bâtiments n’ont pas été sécurisés. Par contre il est largement décrit sur le net. Il comporte en particulier une batterie sous roche, qui fait face à celle du Dellec.

Il portait autrefois également le nom de fort de Kergadiou, le village le plus proche. qui est situé de l’autre côté de la RD355. 

En fait j’y suis descendu avant, qu’il ne passe sous le contrôle du Conservatoire du Littoral; l’Armée l’avait provisoirement dégagé pour s’en servir de terrain  d’exercice.

Les documents en ligne énumèrent toute un ensemble d’équipements plus ou moins accessibles. 

Sur la photo il y a le corps de garde et ses arches gigantesques, la centrale électrique à gauche. La batterie de rupture est plus difficile à distinguer, de même la casemate lance-torpille.

Il est donc plus simple de « pirater » des photos prises de la mer.

On continue donc vers Cornouaille en passant au niveau de l’ancien village de Kerlaer.

Le village se trouvait à mi-chemin entre Kergadiou et Cornouaille. Il a été détruit pendant la guerre parce, qu’il gênait les canons allemands, probablement ceux des batteries hautes de Robert et de Cornouaille.

Ici encore le GR34 passe très près de la falaise; la route RD355 n’est pas loin non plus mais il semble, qu’il y ait moins d’éboulements, que dans d’autres endroits.

On voit nettement sur la photographie suivante deux chemins, qui descendent vers des pierres plates au ras de l’eau. Le chemin  de gauche doit être celui, que nous prenions pour aller pêcher. L’entretien était assuré essentiellement par l’oncle Alexandre Le Bihan du Gouérest.

Le chemin de droite paraît cependant  moins risqué.

Il y a donc toujours des amateurs mais je n’ai pas retrouvé les deux chemins en 2023, Patrick non plus.

Point important : la plupart des forts sont composés d’une batterie haute et d’une batterie basse située au nord de l’eau. Les batteries basses sont d’une manière générale les plus anciennes même si elles ont été modifiées à plusieurs reprises. Les batteries hautes sont en général moins complexes et malheureusement mal entretenues.