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Le dernier tronçon est le plus simple.
Sur la plus grande partie de son trajet, des Capucins à la batterie annexe de Tremet, il reste en haut de la falaise, à l’exception de La Fraternité. Le GR34 passe parfois un peu à l’écart car la falaise a tendance à s’effriter sur toute sa longueur.
Pour la dernière partie du GR34 à Roscanvel, de Tremet aux lignes de Quélern, il n’y a pas eu à discuter : Il faut faire le tour du réduit. Il n’y a donc pas d’accès au Cap Tremet.
La carte de M. Frezier l’affirme: il n’y a rien entre les capucins et le cap Trémet.
Il y a une exception : la vieille batterie du diable, qui devait déjà être en très mauvais état.
En effet, sur un croquis daté de 1720, M. Mathieu mentionne la présence d’une batterie, qui a disparu entre-temps (D). Il reste peut-être encore son emplacement avec la plate-forme, qui surplombe le site de le Fraternité. Sur la légende associée au croquis elle porte le nom de Batterie de Nevet ; il s’agit peut-être du nom de l’officier, qui la commandait en 1694.
On notera que si la batterie de Cornouaille est la plus importante (F), il y a déjà une batterie à la pointe des espagnols (G);
Entre les Capucins et Beganarvir
Dans les années 60 j’ai fait le trajet entre Beganarvir et l’îlot des Capucins au ras de l’eau, à marée basse bien évidemment. Aujourd’hui ce ne serait plus possible en raison des nombreux éboulements. Sur la photographie on voit très nettement en jaune clair les zones fragiles.
A droite de la photographie on voit en particulier la faille, qui se creuse au niveau des casemates.
Elle est juste devant les soutes à munitions, où le général Ramcke avait trouvé refuge et où il a signé la reddition du « Festung Brest ».
A marée haute ou par gros temps, ce n’était évidemment pas possible.
Îlot Liéval (ou Beganarvir)
On arrive ensuite au niveau de Beganarvir, la pointe de la flèche. Le chemin, qui permettait de descendre au niveau de l’eau est devenu à peu près impraticable car toute la zone a glissé et l’ensemble reste très instable.
Dans les années 60 c’était le coin de pêche privilégié de Georges Keraudren, d’où il rapportait des bars. On ne venait pas le déranger.
En forme de pointe de flèche, d’où son nom, le promontoire devient également difficile d’accès en raison, ici aussi, des éboulements.
Au bout il y a l’îlot Liéval.
Sur certaines carte il est question d’îlot « Liéval de Marque » car il servait de repère (marque).
Mais en raison de sa forme l’îlot porte aussi parfois le nom de crapaud.
A partir de Beganarvir Le GR34 descend vers la Fraternité . Il y a d’abord le fort, puis l’îlot du Diable, entre les deux la grève du Quimpérou avec la trouée Poul Brein.
La Fraternité
La photo aérienne de 1971 permet de voir les différents éléments, qui constituent le site de La Fraternité le fort (le four à chaux est caché), le ruisseau, qui vient de la vallée des moulins, l’emplacement de la vieille batterie (dite de Nevet ou du diable), qui servait de parking, l’îlot du diable et le trou appelé Poul Broen.
Sur la photo de 2012 , prise en venant de Tremet, il y a bien de gauche à droite : l’îlot du diable avec la centrale électrique alimentant son projecteur, la grève dite du Quimpérou, le four à chaux, le ruiseau de la vallée des moulins et le fort de la Fraternité, construit vers 1793 (on lit aussi parfois 1796). Il manque seulement la trouée entre l’îlot et la côte (Poul Broen), que l’on verra plus loin.
La photo suivante, prise en descendant du fort permet de voir la rampe d’accès à l’îlot du diable, la trouée appelée Poul Broen et l’emplacement de la batterie de Nevet, qui existait déjà à la fin du 17ème siècle avec au dessus la piste de luge d’Edouard et de ses copains (voir la photo plus loin).
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Un panneau explicatif a été posé récemment
Le lieu unique.
C’est aussi une destination très prisée ; elle l’était déjà dans les années 30. Les jeunes de la cale de Quélern et de Trégoudan s’y retrouvaient.
Le deux photos on été prises sur la chaussé du pont, qui conduit à l‘ïlot. On retrouve bien Beganarvir derrière. La photo suivante montre l’artiste descendant la piste de luge.
Un accès facile
Le Fraternité est le seul endroit, où il est possible d’accéder facilement à la mer, entre la pointe des Espagnols et Trez Rouz.
Certes nous restions le plus souvent à la grève devant Ker Diskuiza ou devant la Maison Rose. Nous allions parfois à Trez Rouz en empruntant la poterne ; elle est malheureusement fermée aujourd’hui et oblige à faire le tour par le haut des lignes
Mais Ker Diskuiza est aussi à l’une des extrémités de la route de la Fraternité ; il suffit donc de mettre cap à l’ouest (flèches jaunes).
A partir de Tybian il y a un peu moins de distance à parcourir mais il y a surtout des variantes.
Le plus simple est de rejoindre la route de la Fraternité (flèche orange).
La variante la plus agréable consiste à remonter l’ancienne route stratégique pour rejoindre la côte près de la batterie annexe de Trémet (qui est accessible) et se diriger ensuite vers le nord en longeant la falaise (flèches bleues).
Il y a enfin celle, qui emprunte la route de l’Iroise et passe au ras de l’emprise du réduit (en vert) ; elle rejoint la variante bleue juste avant la batterie annexe. Cette dernière variante est surtout utilisés lors des retours.
Le fort de la fraternité
Rose Marie Le Cann, notre tante du Gouérest, nous racontait, que le fort de la Fraternité était autrefois le fort des Comtes du Léon. Il est vrai, qu’elle avait un répertoire d’histoires extraordinaires et, qu’il était difficile de trier le vrai du faux.
Il y a peut être un peu de vrai dans son histoire. Le fort de la Pointe des Espagnols a porté, du moins chez eux, le nom de fort du Léon. Par ailleurs la presqu’île de Crozon a appartenu pendant longtemps aux comtes du Léon avent de passer entre les mains des Rohan… Mais on est en Cornouaille pas en Léon; à Roscanvel les moulins s’appellent « Meilh » et non pas « Milin » comme dans le Léon.
En fait le fort date de la Révolution ; 1793 pour les uns,1796 pour les autres mais la construction a bien dû s’étaler sur quelques années.
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Comme beaucoup d’autres constructions il a souffert des bombardements de la dernière guerre. Seule la poudrière a tenu le coup le choc. Le manque d’entretien fait peu à peu s’écrouler le reste.
La photographie ci-dessous date de 1971. Le Half Track a disparu sous un épais massif de broussailles. Pendant longtemps il fallait même passer au ras de la falaise pour atteindre la porte opposée. Un chemin plus sécurisé a été heureusement tracé (il a été élargi en 2021 à l’occasion du tournage d’un film) mais on est très loin de la situation de 1971.
En fait il y a 4 zones bien distinctes.
Tout d’abord le mur d’enceinte nord (1) , qui s’est en partie effondré. L’AVPR en entrepris de le consolider.
Il y a ensuite le mur sud (2), dont il semble manquer une partie au niveau de la poudrière.
La poudrière (3) ne devrait demander, que des travaux d’entretien limités. Les joints ont été refaits.
Il reste le corps de garde (4) , qui est complètement écroulé.
C’est dommage car l’ensemble avait encore fière allure dans les années 60. On voit sur la photo le cheminement non sécurisé passant au bord de la falaise.
L’îlot du diable
L’îlot du Diable est, pour un moment encore, rattaché à la terre ferme par une chaussée avec un pont, pour permettre à la mer de passer dessous aux grandes marées et éviter ainsi d’attaquer la chaussée.
Visiblement la hausse du niveau de la mer est venue contrarier ce beau projet.
face à la chaussée il y a en grand escalier très raide, qui a perdu ses bords de marche. Un chemin part sur la droite pour rejoindre deux bâtiments. Le premier est un réservoir d’essence et le second renfermait l’usine électrique, qui alimentait le projecteur situé au bout de l’îlot.
Ici encore il faut faire appel à une photographie aérienne de 1971. Au bout de l’îlot il y a de grandes pierres plates.
Sur le devant c’était le lieu de pêche de Joseph Laé.
Vous avez bien évidemment reconnu les autres membres de l’équipe.
Entre l’usine électrique er la casemate du projecteur il y a un passage très bien délimité, qui tranche avec la section , qui vient de l’escalier. Il s’agit peut-être seulement d’un manque d’entretien du passage pour décourager l’accès au projecteur.
La casemate était cachée sous une épaisseur couche de pierres, qui disparaît peu à peu sous l’action des tempêtes successives (pas seulement).
Le four à chaux
Il a partiellement survécu aux bombardements.
On est loin de l’imposant four de Rozan, qui se dresse depuis 1839 à L’Aber sous Tal ar Groas, mais le fonctionnement est le même : on verse les blocs de calcaire et le bois par en haut; on récupère la chaux vive en bas. La chaux est ensuite éteinte à l’aide de l’eau de l’étang tout proche.
En 2019 le professeur Kaolin de la Maison des Minéraux a expliqué aux curieux comment fonctionnait le four.
La batterie de Nevet
L’emplacement de la batterie figurant sur la carte de 1720 est difficile à repérer car il ne devait pas y avoir de construction en dur. Elle se trouvait au niveau de la plate-forme, qui domine le site comme le montre le cadastre. Sur la photo de 1971 il y a même une voiture; à l’époque on pouvait descendre jusqu’en bas; c’était notre cas.
L’érosion marine
La mer grignote peu à peu le zone environnante et on voit apparaître des strates de cailloux anguleux, qui ne ressemblent pas aux galets arrondis de la grève voisine. Cela doit correspondre à des niveaux de la mer à des périodes différentes.
Il y a encore beaucoup de déchets de la production de chaux
Du côté du four l’agression de la mer est encore plus sauvage.
On termine par Poul Broen.
La mer s’est enfin attaquée à la chaussée en arrachant les protections et en faisant finalement disparaître une partie de la chaussée.
Le schéma ci-dessous donne une idée du recul du trait de côte par rapport à la situation d’il y a 30 à 40 ans.
Avec les récentes tempêtes e 2023 et début 2024 la situation a empiré. Il suffit de comparer la photo de 2024 avec la photo ci-dessus. Du côté de Poul Broen les galets ont pratiquement disparu.
Mais le plus spectaculaire c’est l’apparition de chutes d’eau, tout d’abord en aval du petit pont et plus en amont vers les moulins.
En quittant la Fraternité Le chemin remonte sur la falaise et continue en direction du Cap Trémet, que l’on voyait au fond sur la première photo de la Fraternité. Il y a tout au fond à droite, la Mort Anglaise, qui marque la limite de la plage de Trez Rouz.
Un nouveau tracé a été défini pour s’écarter du bord de la falaise, en raison, ici aussi, des risques d’éboulement.
Il traverse les parcelles E380 et E381, qui faisaient partie de la succession d’Émilienne Le Lann. En principe elles ont la même superficie: 24458 m². Selon le cadastre elles s’arrêtent au chemin ; elles vont probablement plus loin mais personne n’ira vérifier. Il n’y a pas de bornes au niveau du chemin et nous avons conservé la lettre nous imposant la libre circulation. La parcelle E380 se trouve très proche d’une large zone, qui s’est effondrée récemment. Nous avons cédé au Conservatoire du Littoral les deux parcelles E380 et E381 plus quelques autres situées dans leur zone d’intervention.
Un dernier regard en arrière vers les Capucins par temps calme.
Et le même vu d’un peu plus loin et par gros temps
Ensuite on arrive au bord du réduit, qu’il faut contourner, en traversant obligatoirement la route RD355 pour ne pas avoir à marcher devant l’accès au réduit .
Le cap Tremet est inaccessible. Il parait, qu’il y a des grottes sous le cap. La photographie date de 1971.
On quitte Roscanvel par la porte de Camaret, qui a disparu.
Entre les lignes et la plage de Trez Rouz le GR34 suit la route RD355.
Un cheminement séparé est en cours d’aménagement sur la droite, du moins jusqu’aux lignes de Quélern, qui resteront un verrou.
Et on retrouve la pancarte signalant le changement d’itinéraire.