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On reprend donc la carte de M. Frézier ; après Cornouaille il y a Kerviniou.

Kerviniou 

Avant d’entrer dans le fort de Kerviniou, on regarde en arrière le Fort de Cornouaille avec Brest dans le fond (ou plutôt le Technopole de Plouzané)

Le fort de Kerviniou est à côté des villages de Kerjean, Kerviniou et Keravrès, que l’on voit à droite de la photo aérienne

Le GR34 passe à travers le fort et rejoint directement celui des Capucins.

Les Capucins

M. Frezier a noté deux batteries mais ne parle pas de l’ïlot.

Il figure cependant sur une carte de 1669, où la pointe prend le nom de Pointe de Psandal, nom qu’elle a gardé sur la plupart des cartes jusqu’aux environs de 1720.

Il faut cependant se méfier des appellations ; sur cette carte le moulin du seigneur est devenu moulin du Poulmic, qui était vraisemblablement le nom de son propriétaire, le Baron du Poulmic. On trouve aussi parfois Moulin de Camaret.

A noter, qu’en 1669 il y avait déjà plusieurs espagnols à la pointe mais un seul en 1754!

Sur le plan de la bataille de 1694 il est question seulement d’une batterie de Mortiers au niveau des capucins. 

La carte anglaise de Tyndal la mentionne également.

Aujourd’hui on a une enfilade d’emplacements pour pièces d’artillerie depuis la pointe de Kerviniou jusqu’au niveau du village de Kerraguennec. Ils ne sont pas visibles sur la photographie car tout est recouvert d’herbe ou de broussailles; ils sont à l’ouest du chemin, qui part de la RD355 et longe la côte.

Un autre chemin coupe la ligne des batteries pour permettre d’accéder à la plate-forme, qui surplombe l’îlot.

Au niveau de la plate-forme un autre chemin part sur la droite et descend jusqu’au pont, qui permet d’accéder à l’îlot.

Édouard Le Bihan, qui ne marchait jamais sans y être contraint, allait en voiture jusqu’au bout de la plate-forme. 

Pourtant le chemin est au ras d’une falaise haute d’une soixantaine de mètres et sans aucune protection jusqu’ici. 

Elle s’effrite sur presque toute sa longueur et il y a eu un accident mortel au cours de l’été 2021. L’accès à l’îlot est désormais interdit et le chemin d’accès à la plate forme est bordé par une clôture métallique très légère.

De la plate forme on a cependant une bonne vue sur le fort.

Le chemin, qui descend à gauche est en fait l’emplacement d’un système de rails, qui permettait l’approvisionnement du fort par wagonnets. Il n’était évidemment pas recommandé pour des piétons. Le chemin normal d’accès, qui passe à droite, est relativement aisé mais le pont a perdu ses rambardes, ce qui a motivé l’interdiction de l’emprunter.

L’îlot lui-même est un ensemble complexe avec une maison pour le gardien, comme à la pointe des Espagnols d’ailleurs. Un magasin à poudre avec sa voûte encore intacte, un baraquement, le tout à l’abri des attaques venant de la mer. Il y a une batterie face à l’ouest et une batterie de rupture, comme à Cornouaille, face à la baie de Berthaume. Il y a enfin un poste d’observation sur le sommet.évidemment 

L’accès reste impressionnant

Un escalier permet de relier le fort à la grève; il est visible sur la gauche ; je l’avais emprunté pour remonter lors de la promenade au ras de l’eau dans les années 60.

Sans être compliqué, l’accès n’était pas tout simple. Dans les années 60 il n’y avait, qu’une planche pour accéder à l’intérieur mai on pouvait aussi passer sur le côté.

Les corps de garde ont conservé une bonne partie de leurs murs.

La plate-forme donnant sur le goulet est assez dégagée. Elle cache des projecteurs et une batterie de rupture

Il y avait donc 4 batteries de rupture, qui faisaient face aux 4 batteries de la côte nord : Capucins/Minou, Cornouaille/Mingam, Robert/Dellec et  Pointe des Espagnols/Pointe du Portzic

Bien évidemment il y avait ici aussi un projet de l’ingénieur Traverse, contresigné par Vauban. Contrairement à Cornouaille, la batterie basse n’a pas été réalisée. Traverse n’avait pas prévu de pont.

Lors des fêtes maritimes la pointe des Capucins est l’un des points favoris de rassemblement des spectateurs.

Pourquoi les Capucins ?

Cette désignation fait référence à la forme de l’îlot, qui ressemble à la capuche portée par les moines. Comme dans beaucoup de cas, la pointe ne portait pas de nom particulier sauf sur les cartes, où il était question de Psandal  !!.

A l’inverse de la Pointe des Espagnols, où il y avait un découpage préexistant des terres, le cadastre napoléonien est relativement simple.

Le long du goulet, entre la pointe de Kerviniou et la batterie des Capucins, il y a 8 hectares de terre vaine sous la forme d’une parcelle unique, qui porte le nom de Menez Keravrès et qui appartient aux habitants de Keravrès.

Après le fort des capucins, côté de l’Iroise, il y a un grand nombre de parcelles, qui portent toutes le nom de Menez Kerguinou bihan. On verra dans le chapitre 33, qu’il s’agit très vraisemblablement du partage des biens communaux fait quelques années auparavant pour répondre aux exigences de la loi du 10 juin 1793.

Les nouveaux propriétaires n’en ont pas profité longtemps, puis toute la zone a été transformée en une suite de casemates. L’ensemble appartient ici aussi (en grande partie du moins) au Conservatoire du Littoral.

Avant la construction du fort il n’y avait donc pas de nom particulier pour la pointe et le nom « Pointe de Psandal », qui apparaît sur les cartes reste d’origine inconnue.

Par ailleurs peut-on associer sans risques le terme « menez »à une montage?  Si on reprend le cadastre napoléonien ce terme concerne probablement toute terre vaine à usage collectif, même sans pente. Dans le site « le grand terrier » on trouve pas mal d’explication sur ces faux-amis.