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François Laé a été baptisé le 12 avril 1781 à Plouneventer. Quand il arrive dans la presqu’île en l’an 3 il a donc 13 ans.
On peut penser que Jean Laé a accompagné son fils à Trégoudan pour le placer chez un riche paysan, probablement chez Marie Jeanne Kerguelen, veuve de Joseph Keraudren, décédé le 9 octobre 1787. Il est peut-être aussi venu rejoindre des parents établis précédemment dans la presqu’île, mais aucune trace d’un éventuel parent n’a été retrouvée.
Il se marie le 28 janvier 1809 avec Marie Anne Keraudren, la fille de Joseph Keraudren et de Marie Jeanne Kerguelen. Les péripéties de ce mariage sont décrites dans la page suivante (03-12) « Marie Anne Keraudren se rebelle ».
Marie Anne Keraudren est née à Trégoudan le 12 février 1785. Il n’y a pratiquement pas de documents sur la famille Kerguelen ni sur des évènements survenus avant le décès de Marie Jeanne Keraudren le 1er mars 1827. C’est pourtant une famille importante, comme on le verra lors du partage des biens Laé-Keraudren.
La rente Jaffré
Si nous n’avons pratiquement pas de documents au nom de François Laé, son nom apparaît cependant dans un reçu de 1827 signé par Jacques Keraudren, son beau-frère.
François Laé rembourse à son beau-frère la moitié des sommes, que ce dernier a versées pour le rachat de la rente de 6 francs créée par Marie Jeanne Kerguelen au profit d’Alain Jaffré le 20 mars 1789. Le rachat a été fait par Jacques Keraudren en 1820, alors qu’Alain Jaffré est encore en vie.
Un lien avec la famille Jaffré, une famille originaire de Spézet et d’implantation récente dans la presqu’île a bien été retrouvé, mais cela n’est pas sarisfaisant.
Il s’agirait peut-être d’une indivision découlant de plusieurs successions dans la famille Carn ou même dans la famille Le Treut, même si cela remonterait à plus d’un demi-siècle. Ce problème est à nouveau abordé dans la page 34-41.
Marie Jeanne Kerguelen et Isabelle Thépault, l’épouse d’Alain Jaffré, descendent toutes les deux d’Hervé Carn. La rente doit correspondre à un achat de terres d’origine « CARN ».
En effet, si selon le cadastre napoléonien les Jaffré ont beaucoup de terres à Kerellot et à Trégoudan, Alain Jaffré n’est arrivé dans la presqu’île que vers 1770, probablement pour travailler à la construction des lignes de Quélern. Les biens, qu’il a acquis, proviennent essentiellement de son épouse.
François a beaucoup déménagé
Sur le net on trouve que François habitait Trégoudan en 1809 lors de la naissance de son premier fils, Jean Marie. Il habite à Kerellot en 1819, probablement la maison manale, qui est mentionnée dans les partages de 1839 et 1840 (voir la page sur l’héritage Laé-Keraudren). Son beau-frère, Jacques Keraudren, occupe alors le Pors à Trégoudan.
Lors du dénombrement des populations de 1836 il habite à nouveau Trégoudan avec sa femme, Marie Anne Keraudren et trois de leurs enfants : Jean Marie, Jacques et Allain. Il est probable, que cela coïncide avec la construction de la « grande maison », qui est occupée désormais par Jacques Keraudren; la maison familiale est alors disponible..
Après le partage, en 1841, il va vivre chez sa fille et son gendre, Pierre Le Garrec, dans le village de Kerveguen, d’où ce dernier est originaire.
Finalement il revient avec eux à Kerellot, où il décède le 5 janvier 1846.
Les enfants
François Laé et Marie Anne Keraudren ont eu (au moins) cinq enfants.
Le premier, Jean Marie Laé, est né le 30 octobre 1809.
Avec son frère Jacques il contracte un emprunt auprès de la veuve Briere le 13 février 1836.
Il décède en 1838, au service de l’état, comme le précise un reçu daté du 26 octobre 1838.
Marie Yvonne Laé est née le 9 avril 1812. Elle est décédée vers 1834.
Les 3 derniers enfants, Jacques, Allain et Anne-Marie, se retrouvent ensemble dans beaucoup de documents, où on voit apparaître aussi, de temps en temps, le nom de Pierre Garrec, l’époux d’Anne Marie.
On retrouvera Jacques Laé dans la page 03-13. Les descendants d’Allain Laé vont abordés dans la page 09-41. Il n’y a rien concernant ceux d’Anne Marie Laé.
Allain Laé (écrit aussi parfois Alain)
Allain Laé est né le 3 (ou le 4 selon l’acte) juillet 1819.
Avant son mariage Allain Marie Laé a vécu à Trégoudan avec son frère, puis le 15 février 1839 il a épousé Marie Josèphe Keraudren, beaucoup plus âgée que lui, puisqu’elle est née le 20 août 1809. Elle était la fille de Jean Thomas Kéraudren, propriétaire important habitant Quélern, mais ayant des biens à Trégoudan du fait de son épouse, Marie Jeanne Carn.
On le retrouvera plus loin dans une page consacrée aux Penfrat.
Jean Thomas Keraudren, le beau-père d’Allain Laé, n’est pas parent, comme il le précise lors de la rédaction de certains actes d’état-civil.
En 1841 Allain et Marie Josèphe habitaient le deuxième penty, celui où sont les chambres.
Elle décède peu de temps après et Allain Laé se remarie le 20 juillet 1842 avec une voisine : Marie Perrine Quézédé. Ils vont habiter la maison du four, située à Kerellot, où Allain Marie décédera le 25 juin 1901.
De son premier mariage il a eu un fils, François, qui est décédé très tôt.
De son mariage avec Marie Perrine Quézédé il aura de nombreux enfants. Les noms de certaines de ses filles se retrouveront dans plusieurs actes de vente. On les retrouvera également au travers de leurs descendants dans le chapitre 09.
Anne Marie Laé
Anne Marie Laé est née le 6 juillet 1814 ; les témoins sont Jacques Jaffré et Jean Derrien, des voisins.
Elle a épousé le 20 juillet 1833 Pierre Garrec, qui habitait alors à Kervéguen, village proche de Saint Fiacre.
L’examen des généalogies descendantes ne permet pas de retrouver trace de l’oncle Garrec avec lequel Edouard allait à la pèche au nord de Brest; il est vrai que ce patronyme est courant et que je n’ai jamais su quel était le prénom de l’oncle Garrec
Lors du tirage au sort elle a obtenu la maison manale de Kérellot (dite maison de Michel Kerguelen), acquise par la fratrie lors du premier partage de 1839.
Cela pose aussitôt la question de ce que veut dire « maison manale ». Ce n’est pas un manoir et c’est plus, qu’une simple maison. Dans un document on note, que Michel Kerguélen est qualifié d’Honorable Homme (h.h.), la position juste avant la noblesse. Il y avait peut être autrefois une véritable manoir, qui a été détruit lors des guerres de religion comme l’a été le manoir de Quélern, qui est situé juste à côté.
Dans le rachat de Clémence Palud, daté de 1691, Michel Kerguelen reçoit une partie des droits, en tant que représentant de l’un des ayant-droit. Est-ce lui qui habitait alors la maison de Kerellot ?
Sur le cadastre napoléonien, à Kerellot il n’y a qu’une maison au nom de « Laé-Keraudren » elle est à gauche sur le plan cadastral, parcelle n° 830, « mez guen », mais il est possible que la maison du four, attribuée à Alain Laé, soit la construction à gauche, car la parcelle 831 est occupée par une crèche. appartenant à Jacques Jaffré. Pourtant la présence d’un four n’est pas mentionnée sur le cadastre alors qu’il y en a bien un au numéro 746.
En 1846 Anne Marie Laé et Pierre Le Garrec habitent leur maison de Kerellot. Allain a donc dû se contenter de la maison du four, à moins qu’il ait quitté Trégoudan pour Kerellot après le déménagement de sa soeur pour Kervéguen.
C’est en parcourant les pages du site de notrepresquîle.com , que j’ai retrouvé la date du décès d’Anne Marie Laé : elle a fait une chute dans l’escalier de la Mairie de Crozon après avoir été consulter le cadastre.
L’indivision Laé-Keraudren
Curieusement, alors que dans les autres cas, le cadastre parle des héritiers X , des enfants Y ou des consorts Z, dans les biens issus de la succession de Joseph Keraudren et de Marie Anne Kerguelen, ici les deux noms sont associés : Laé et Keraudren, ou plutôt « Lahaie et Keraudren ». On les trouvera également associés à celui de Jacques Jaffré pour certaines parcelles de Kerellot
Pourquoi ce traitement particulier?.
Un reçu du percepteur, non daté, mais écrit au verso d’un reçu de 1858, confirme d’ailleurs que les familles Laé-Keraudren et Jaffré avaient encore des biens en commun cette année là.
La branche Keraudren
Quelle est l’origine de la branche Keraudren ? En fait c’est un patronyme relativement courant. Il y a déjà le village de Keraudren entre Camaret et Rigonou mais il doit bien en avoir dans d’autres régions. Jean Thomas Keraudren n’est pas parent. Les cousins Keraudren (chapitre 9) non plus ni les amis de Bel-Air à Roscanvel ni le voisin de Trégoudan… Les Keraudren du village de Keraudren ne sont pas parents non plus, du moins dans la limite des documents disponibles sur le net.
Il y en a beaucoup vers Penarcréac’h et Lambézen. Il y en a aussi à Roscanvel vers la pointe des Espagnols..
S’il y a peu de documents concernant la famille Keraudren avant le partage. C’est par l’intermédiaire de Jean Derrien que l’on va les retrouver dès 1806.
La branche Kerguelen
Les BMS ont permis de remonter la généalogie de Marie Jeanne Kerguelen, sous réserve qu’il n’y ait pas de confusion avec des homonymes (les numéros sont ceux de la numérotation SOSA) :
Fille de Michel Kerguelen 454 et de Marie Ollivier 455
Petite fille de Jacques Kerguelen 908 et de Marie Marguerite Carn 909 (décédée le 13 janvier 1742)
Arrière petite fille de Michel Kerguelen 1816 (décédé en 1717 à 84 ans ?) et de Françoise Carn 1817.
On remonterait ainsi à la 11ème génération !! La suite est dans le chapitre 47 (volume 3_Termaji).
Si la famille Kerguelen semble trouve son origine à Kerellot, la famille Ollivier vient de Saint Fiacre (ou du Fret). La famille Carn serait plutôt de Trégoudan, ou même de la paroisse de Roscanvel.
A deux reprises le nom de Kerguelen a été raccourci en « Quelen », nom qui était courant vers Saint Fiacre et Saint Driec. Confusion ou rappel du nom ancien de la famille ?
En effet en fouillant dans les BMS on apprend, qu’une certaine Jeanne Quelen habite Tremet en 1737. Est-ce de la même famille ?
Cette réduction du nom de famille n’est peut-être pas isolée, sachant que s’il existe à proximité de Kerloc’h un village du nom de Kerguelen (ou Kergoelen), nos ascendants de Kerloc’h sont tous des Quélen.
A qui appartenait la ferme appelée « le Pors » ?
Il est possible que le Pors soit un bien de la famille Carn, omniprésente à Roscanvel
Il est intéressant de noter que la ferme de la famille Kéraudren se situe sur un lieu appelé « Liors Bras », qui est divisé en plusieurs parcelles.
4 d’entre elles ont cependant changé de nom à une date indéterminée : Ty al Laé (285 et 286) et Liors Ty al Laé (283 et 284), mais cela n’a aucun lien avec la famille Laé. C’est seulement pour distinguer les parcelles rattachées à la maison du haut, par opposition à la maison principale, le Pors (écrit aussi parfois Porz). On y reviendra dans les pages sur les habitations. Le « pors » correspond à un ensemble de constructions autour d’une cour fermée, proche d’une voie de circulation. En Français ce serait désigné sous le nom de « pourpris », terme, que l’on retrouve d’ailleurs sur l’un des documents. Il manque seulement le terme de manoir, sachant que les pièces de terre au delà du prat portent le nom de parc gros ar maner et que le manoir de Quélern n’a certainement pas été le seul à pâtir du passage des protestants en 1594.
Cette page montre bien, la difficulté de s’y retrouver, quand il n’y a pas beaucoup d‘éléments. C’est pourquoi leur exploitation a été repoussée dans le chapitre 47. Ce sera encore plus difficile pour les autres ascendants, où les documents se feront encore plus rares.