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C’est l’exemple type du verre à moitié vide. Il n’y a pas grand-chose sur la maison Rose et encore moins sur la construction, qui a remplacé le chantier d’Auguste Laé et qui a néanmoins conservé son appellation.
On ne sait pratiquement rien de sa construction, sinon, qu’elle a été faite par M. Trombetta en 1937.
Il reste cependant l’acte d’achat du terrain et un petit bout de papier. Jean Laé a cédé à sa fille la moitié d’une parcelle dans Parc Stang mais pour Thérèse c’était Parc an Aod.
Sur l’autre moitié il y a le chantier d’Auguste Laé.
La maison est typique de celles, qui ont été construites par M. Trombetta. Deux pièces au rez de chaussée, deux pièces à l’étage avec un balcon. Ici il y a une porte arrière, qui donne sur la cuisine. Le nom vient de la couleur du crépis. Son adresse 21 Route de Quélern.
Thérèse Laé l’a occupée jusqu’à la fin des années 60; en gros jusq’au décès de son frère Joseph Laé . Elle a ensuite acheté la maison de la tante Adèle (page 15-32) et la maison Rose a été mise en location. Le toit a été refait ; l’intérieur également à l’occasion d’un changement de locataire.
Par contre Grand-Mère lui reprochait de n’avoir, que deux pièces par étage, au lieu de 4 comme dans la maison de la cale (Ker Diskuiza, chapitre 13). Il n’y avait pas de sanitaires et il a fallu ajouter une construction à l’arrière pour les aménager avec une petite véranda pour profiter du soleil de l’après-midi. Il est vrai, que lors de sa construction les arbres en arrière n’étaient pas aussi hauts .
La façade donne sur la rade de Brest; il y a juste la RD355 à traverser. Heureusement, qu’il y a un mur en béton car la mer attaque sérieusement, comme le montre la première photo.
Le chantier
Le chantier actuel a remplacé celui, qui avait été construit par Auguste Laé.
L’emplacement est rigoureusement identique et ses dimensions sont également les mêmes, que celles de l’ancien chantier : 5mx10m.
L’ancien chantier d’Auguste Laé
Voir aussi la page 03-31 « un homme à la côte »
Pour revoir l’ancien chantier il faut faire appel à des photos, où il figure en arrière-plan; ce n’est donc pas très net. Il n’ a pas d’indication de date sur la photo ; ce doit être au début des années 30.
Il y a bien le bateau abandonné devant le chantier : le Joseph pour Grand-Mère, le bateau du Grand-Père pour Thérèse, le Rouanez ar Mor pour les internautes, qui ont lu Henri Queffelec.
La demande d’autorisation de l’espace maritime date de 1906.
Sur la photographie aérienne de 1919 le chantier est facile à reconnaître. Il y avait déjà un bateau à proximité et on voit nettement la rampe, qui permettait de descendre les bateaux ou, du moins, une partie, car le montage se faisait sur la grève comme chez les cousins Keraudren à Garrec zu.
On distingue aussi ce,qui fut pendant longtemps une pomme de discorde entre les Laé et leurs voisins : le cheminement piétons entre le chemin de Messiber à gauche et la grève à droite. Ce cheminement coupait en deux plusieurs parcelles situées dans Parc ar Fret (327 à 330) et enfin la parcelle 331, sur laquelle est construit le chantier.
Le nouveau chantier
Le remembrement de la commune de Roscanvel dans les années 50 a eu plusieurs conséquences, dont des échanges forcés et la disparition des ces cheminements à travers champs. La coupure en deux des parcelles 327 à 330 avait été actée; l’impasse des îles passait le long de la limite avec la parcelle 324 puis au niveau du cheminement coupant les 4 parcelles. Elle s’arrêtait juste derrière le chantier. Nos « chers voisins » ont menacé Thérèse de faire prolonger la route jusqu’à la grève, si elle n’acceptait pas les échanges, qui avaient décidés entre eux.
Un plan de prolongement de la route lui a même été adressé
Le projet condamnait le chantier. Elle a donc décidé de le reconstruire en respectant l’emprise initiale.
Comme dans l’ancien chantier les fenêtres sont orientées au sud. La grande porte (2,5mx2,5m) permet de ranger des bateaux de taille moyenne. Il n’y a pas d’ouverture au nord.
Par contre il y a une chose qui a été oubliée : l’eau qui descend l’impoasse des îles se déverse dans le terrain ne contrebas et rend le chantier humide l’hiver; une bonne partie des archives a ainsi disparu.
Il y a un autre problème : la forte rampe d’accès, qu’il a fallu recouvrir d’enrobé.
L’élargissement de la RD355 (suite à la construction de la base de l’île Longue) et l’érosion marine de ces dernières années ont pratiquement fait disparaître la rampe qui mène à la grève. Il n’ y a plus, qu’un petit chemin étroit terminé par quelques blocs de béton. Le plus inquiétant est le grignotage de la côte (en blanc sur la photo); bientôt la mer attaquera la chaussée, d’autant plus facilement, qu’une canalisation en polymère vient d’être enfouie justement à cet endroit là, ce qui a encore fragilisé un peu plus le sous-sol.