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Quatrième période
L’aller
Le 18 juin 1940 avec beaucoup d’autres Hervé Le Bihan embarque sur le chalutier « Antioche II », pour un périple de 4 semaines.
Sur la site shipwrek.eu il y a même une photo et les caractéristiques du chalutier.
Le chalutier « Antioche II » est mentionné dans de nombreux ouvrages. Construit en Angleterre en 1918, il a navigué sous pavillon anglais sous le nom de JAMES CEPELL, puis, à compter de 1925, sous le nom de Clixby (immatriculé à Grimsby sous le numéro GY180), avant d’être acheté par un amateur Rochelais, qui l’a rebaptisé « Antioche II ».
Réquisitionné par la Marine Nationale, il est devenu un arraisonneur dragueur.
Par la suite il a fait partie de la 139ème flottille de Dragueurs armés de la FNFL (transformée en FNGB en 1944) voir au SHD de BREST, cote 5Q138.
Désarmé, il a coulé le 6 novembre 1952 devant Ouessant, alors qu’un remorqueur le tirait pour l’amener à Newport, où se trouvait le chantier de démolition.
Le périple est décrit de manière très synthétique dans un autre petit carnet :
Le 18 juin la plupart des bateaux présents à Brest ont appareillé en direction de l’Angleterre. Pour certains on a la liste des passagers. Dans le cas de l’Antioche II on sait seulement, qu’il s’agissait des personnels du centre de dragage.
il a fallu une journée pour arriver à Falmouth. L’équipage est resté à bord jusqu’au 3 juillet
L’affaire de Mers El Kébir
Le 3 juillet 1940 les anglais ont attaqué la flotte française mouillée dans la rade de Mers El Kébir. Au cours de cette opération le cuirassé BRETAGNE a été coulé avec pratiquement tout son équipage. Joseph Keraudren, le neveu d’Hervé Le Bihan (et peut-être même son filleul) faisait partie des 1000 victimes. de cette catastrophe
Curieusement c’est ce même jour, qu’Hervé a été débarqué de l’Antioche et interné à Falmouth, puis transféré vers le camp d’Aintree, près de Liverpool.
Les anglais craignaient-il une tentative de désertion des marins, notamment de ceux, qui avaient perdu des proches?
On lit sur le net que les marins avaient eu le choix de rester en Angleterre ou de rentrer en France via Casablanca à bord de 12 paquebot mais l’article précise que les départs ont eu lieu le 1er et le 2 juillet, donc avant l’affaire de Mers El Kebir.
Le retour
Le 19 juillet Hervé Le Bihan quitte le camp et embarque sur l’Orduna pour rejoindre Lisbonne et non pas Casablanca.
Les deux pages suivantes décrivent le voyage de Lisbonne à Toulon.
La carte d’identité porte en dernière page le cachet de l’immigration de Liverpool, certifiant qu’il a bien embarqué, et ceux de la douane de Port-Bou, côtés espagnol et français.
La carte d’identité date de 1939. il figure encore officier de 1ère classe. Pourtant il a été promu Officier principal le 14 avril 1940, un mois avant la tentative. Il n’avait probablement pas eu le temps de faire faire une nouvelle carte d’identité. Qu’est-il advenu d’ailleurs de la demande de passeport, qu’il avait faite avant la guerre ?
L’autre passager
Jusqu’ici il avait été impossible d’en savoir plus sur le chalutier Antioche, puis deux informations ont été retrouvées sur le net.
Tout d’abord la liste des bâtiments, qui ont quitté Brest le 18 juin 1940 en début de l’après-midi.
http://atf40.forumculture.net/t9288-evacuation-de-brest
Le chalutierAntiocheavec tout le personnel de la commission pratique de dragage part pour la G.B.
Puis il y a la notice bibliographique de Jean Marie Simon de FONT-RÉAULX, qui a été publiée par les anciens de l’Ecole Navale.
Pour en savoir plus sur le centre de dragage il faut aller à Chatellerault conseulter les archives de la DGA, puisque le centre de dragage lui a été rattaché.
Casablanca
Dans le paquet de lettres échangées pendant la dernière guerre, il en est une, qui mentionne, qu’ Hervé Le Bihan est bien arrivé à Casablanca. Ce déplacement ne figure pas sur le carnet. Y-a-t-il eu une confusion avec une autre ville, Valencia par exemple, ou est-on en présence d’une erreur volontaire pour dissimuler quelque chose?
On ne parlait pas beaucoup de cette période, Célestine se contentant de dire, que le retour de son mari avait permis de prolonger sa vie de 10 ans.
En fouillant je suis tombé sur une photo découpée dans une carte d’identité délivrée par l’Inscription Maritime; bien évidemment il n’y a pas de date. Le plus surprenant par contre c’est que pour réaliser cette carte d’identité c’est une carte d’identité de l’armée allemande qui a été utilisée (récupération?).