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Changement de nom

Hervé Le Bihan parlant Breton a appelé sa maison : « Ker Diskuiza », qui n’est pas très différent de « mon repos » en français. Ce nom a très vite remplacé le nom initial : « Penanero », qui était en fait celui des parcelles, sur lesquelles la maison a été construite.

Les travaux se poursuivent

1932

Il y a d’abord la pose d’un grillage.

1933

C’est surtout la construction du mur de soutènement.

Les travaux se poursuivent au cours de l’été 33.

1934

C’est une année charnière, qui voir se succéder toute une série de travaux importants : la citerne, la balustrade, le lavoir.. Que sous-entend la réfection du mur du jardin ? Des problèmes avec le mur de soutènement ?

Dès le mois de mars 34, on commence par la balustrade avec ses arceaux en béton vibré.

La pompe Japy est celle, qui montait l’eau dans le petit réservoir cylindrique, qui était placé au dessus de la citerne et alimentait en eau la cuisine. Il fallait aller régulièrement le remplir. Pour la boisson on prenait l’eau à la pompe qui avait été installée par la municipalité devant le maison.

On arrive alors fin mai 1934.

Mais la maison reste trop petite, même si un escalier a été installé pour grimper au grenier, qui est désormais éclairé par deux petites fenêtres.

Par ailleurs l’escalier extérieur a certainement été une gêne pour les grands mères ; par mauvais temps cela pouvait même devenir dangereux.

Les deux photos ci-dessous datent donc de l’été 33 ; il y a déjà le mur de soutènement mais pas encore la balustrade..

Les modifications de M. Trombetta

Les projets

Devant les problèmes rencontrés deux projets ont été esquissés avec un escalier collé contre la cave. Ils étaient au verso d’une photo.

L’aspect extérieur change complètement

Nous avons retrouvé des plans, toujours non signés. Le toit n’a plus, que deux pentes, ce qui permet d’ouvrir deux grandes fenêtres devant et deux petites derrière.

Il y a désormais deux grandes chambres sous le toit et deux petites. L’escalier monumental a disparu. Il paraîtrait, que la cuisine en a profité pour passer de l’est à l’ouest. Est-ce bien le cas ? Le couloir, qui séparait les deux pièces principales a probablement disparu à cette occasion, puisque l’entrée se fait désormais par l’arrière.

C’est d’ailleurs la partie la moins bien réussie : au lieu d’un escalier donnant sur la porte fenêtre on a une ouverture toute simple au milieu du mur donnant au nord. La porte d’entrée, qui avait été conservée, est malheureusement atteinte de vieillesse et a été remplacée courant 2022.

Le projet est réalisé par Monsieur Trombetta

Monsieur Trombetta est un entrepreneur d’origine italienne, qui a construit plusieurs maisons à Roscanvel, notamment la maison Rose. Il a proposé un devis pour agrandir la maison et améliorer son accès. Il s’est inspiré du second projet en supprimant l’escalier, qui sera remplacé par un balcon.

Il y a deux grandes fenêtres pour les nouvelles chambres aménagées sous le toit avec une jardinière.

Le devis de 1935

La lecture du devis est intéressante car on découvre, qu’il a été fait à partir de plans établis par Hervé Le Bihan lui-même. Sans grand risque on peut donc attribuer à Hervé Le Bihan la paternité des plans ci-dessus.

Si les opérations sont détaillées, leur coût est global. Il ne paraît pas cher par rapport au montant des dépenses précédentes,

Le délai d’un mois pour la transformation est également particulièrement court, compte tenu de l’ampleur des travaux à réaliser. Combien faudrait-il de mois pour faire la même chose aujourdhui?

Le coût final

Le garage a été construit en 1937.

A la fin de l’année 1938 le total des dépenses de construction de la maison et d’aménagement du jardin se monte à 105000 francs (l’équivalent de 200000€ si on admet, que l’inflation s’applique uniformément à tous les produits et prestations engagées, ce qui est somme toute assez cohérent avec les prix actuels).

La photo ci-dessous date de la fin des travaux, dont avant guerre

Puis quelques années plus tard, juste après la guerre (donc en gros 10 ans plus tard)

Les modifications des années 2000

Les problèmes

Trois types de problèmes ont été rencontrés ; tout d’abord un éclatement des corbeaux soutenant le balcon, puis, plus récemment, des infiltrations d’eau dans la cuisine et enfin un début d’éclatement des corbeaux de la jardinière.

.Le balcon

Le balcon avait déjà été réparé mais les fers ont à nouveau fait éclater les réparations. Pour mémoire les entreprise utilisaient autrefois du sable de mer non lavé, dont le sel attaquait les fers et rendait le béton fragile. Il a fallu enlever le balcon.

Les fissures

Les fissures côté ouest se sont étendues et l’encadrement de la fenêtre de la cuisine a beaucoup souffert.

La jardinière

Il est apparu enfin, que les corbeaux de la jardinière commençaient à éclater. De plus elle n’a jamais été étanche et il y a toujours eu des infiltrations. Elle a été enlevée

le ravalement de 2021

Les réparations de fortune réalisées sur les fissures se sont avérées insuffisantes pour régler tous les problèmes, notamment au niveau des linteaux des fenêtres. Il faut reprendre tout le crépi ;

Et si on en profitait pour poser une isolation thermique par l’extérieur ? 

Finalement, après visite sur place, l’entreprise abandonne l’idée d’une isolation par l’extérieur. Il y aura un simple enduit à la chaux. Je souhaitait avoir une finition Sto. L’entreprise accepte de recouvrit l’enduit à la chaux par du StoColor Silco avec une granulométrie de 1,5mm (K1.5), qui se rapproche des enduits à la tyrolienne des années 30.

 Ci-dessous le point de départ;

La première étape a été l’installation du échafaudage.

Il y a eu ensuite la mise à nu des murs.

D’après l’entrepreneur il a fallu évacuer une dizaine de tonnes de gravats.

L ’aspect du mur nu était effrayant. Il n’y avait rien entre les pierres. Il ne faut pas oublier, que les murs ont été montés avec de la terre glaise (argile brute).

Côté nord il y avait des zones, qui ressemblaient à du calfeutrage d’anciennes ouvertures. Que masquent réellement ces rebouchages, qui s’effritent sous le doigt ?

Nous avons été rassurés, quand le beau temps a permis d’appliquer l’enduit à la chaux.

Il y a eu ensuite le dessin du soubassement, qui devait rappeler le précédent. Pour mémoire les « villas » construites dans les années 30 avaient presque toutes des dessins en partie basse, soit rappelant des pierres en opus incertum, soit des figures géométriques. Les maisons avaient d’ailleurs des dessins différents les unes des autres, du moins pour la plupart d’entre elles.

Le revêtement StoColor Silco est arrivé en dernier mais l’ordre d’application des 3 couleurs a surpris, tout comme les teintes réelles, parfois très éloignées des échantillons qui avaient été utilisés.

Les teintes dans les photographies prises par le smartphone sont curieusement plus proches des teintes des plaquettes échantillons, que la réalité.

C’est surtout le jaune du soubassement, qui tranche nettement.

Bien évidemment, c’est après le démontage de l’échafaudage, que l’on se rend compte d’une anomalie : la pente des gouttières est inversée par rapport à ce que l’on est en droit d’exiger. Elles ont été remplacées.

Il faudra s’habituer aux nouvelles couleurs, même si j’espère, que la teinte jaune n’évoluera pas dans le temps.

Je crois, que l’on a rapidement oublié l’aspect précédent. D’ailleurs le nombre relativement important de commentaires positifs, qui ont été exprimés par des passants, nous rassure.

Au début de 2023 nous avons remarqué…

A gauche de l’escalier il y a essentiellement des narcisses; à droite ce sont surtout des jonquilles. On retrouve ainsi les couleurs de la façade. Malheureusement cela ne dure pas longtemps mais elles étaient encore présentes en février 2024.

Il faudra maintenant s’occuper de l’intérieur et notamment de la grande pièce de 9m de long et de 4m de large, car elle actuellement  très chargée.