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Les lieux de pêche
La pêche était un élément important dans la vie des habitants de Roscanvel. Cela permettait de se nourrir tout en passant agréablement le temps. Pour certains cela dispensait même d’avoir à passer chez le boucher, le complément étant fourni par la viande salée. Il y avait un saloir dans la maison Ker Diskuiza ; dans Tybian il était dans le mur situé au nord, près de la porte donnant sur la cour arrière.
Il avait deux méthodes de pêche : à la côte ou en bateau.
La pêche en bateau
Hervé Le Bihan avait un petit bateau avant la guerre, l’Amélie.
Pour optimiser les chances de capture il fallait identifier les endroits riches en poisson et surtout s’en souvenir. C’était le but des carnets de pêche. Il n’en reste, qu’un, celui d’Hervé Le Bihan.
Pour se repérer il faut trouver deux amers sur la côte et les croiser.
La basse fortunée (en rouge) est en baie de Roscanvel, en direction de l’île longue. Il y a de la roche à 12 mètres de profondeur (par rapport au zéro des cartes marines). Il n’est pas certain, que cette zone soit encore accessible, compte tenu du périmètre de protection de la base de sous-marins.
L’épave est à une profondeur de 12 mètres de profondeur près du goulet (en bleu).
La position est délicate car les amers sont du même côté ; il y a beaucoup d’imprécision.
Le banc de Saint Pierre se trouve devant le port de Brest. Il est porté sur la carte de 1911 comme la basse fortunée d’ailleurs.
Les repères suivants concernent des lieux de pêche situés entre Plougatel et Roscanvel mais la plupart des amers seront difficile à retrouver, notamment la touffe de lierre à droite du four à chaux (de Postermen). De même retrouver les amers du Dellec ou la cabane de M. Quéré ne sera pas simple. D’ailleurs nous ne les avons pas retrouvés, quand nous avons fait une virée avec le Kayak.
Certains lieux de pêche se retrouvent encore sur la carte de 1911 mais beaucoup d’amers ont disparu ; par exemple le moulin de Quélern. Et les arbres ont grandi…
La dernière page est de la main d’Édouard Le Bihan.
Il y a eu une époque, où la chasse aux carnets de pêche était ouverte. Chacun cherchait à se procurer les meilleurs coins. Les indications portées sur les carnets étaient alors partiellement cryptées.
La pêche à la côte
L’Amélie a été détruite par les Allemands pendants la dernière guerre et il n’a jamais été prévu de la remplacer. Il y a bien eu un kayak en bois et toile de 5m de longueur mais il a rarement servi pour la pêche.
Il restait donc la pêche à la côte ou plutôt, comme nous le disions, à la roche. Bien évidemment il n’y avait pas de canne à pêche et le plomb était le plus souvent remplacé par un galet ramassé sur la grève et soigneusement entaillé. Il y avait un stock de galets à la maison de la cale. Il y en a d’ailleurs encore quelques-uns dans la cave.
La carte ci-dessus mentionne les principaux coins de pêche utilisés. A côté des endroits faciles d’accès et donc ouverts à tout le monde, il y avait des « roches » difficile d’accès. La connaissance des chemins, qui permettaient d’y arriver, et leur entretien étaient donc importants.
La Fraternité
Chacun a ses repères. Pour l’oncle Joseph c’était le côté de l’îlot du diable faisant face à Camaret.
Beganarvir
Pour les amateurs de bar il fallait descendre à Beganarvir par un chemin à flanc de falaise, sans possibilité de s’accrocher ; c’était le coin préféré de Georges Keraudren et nous n’y allions jamais. C’était son domaine. Pourtant l’envie nous a pris plus d’une fois d’aller voir car il y sortait des bars.
Le chemin n’était pas celui, qui est visible dans la combe mais qui ne débouche pas réellement sur la grève. Il fallait prendre à droite dans la partie de couleur claire, trace d’effondrements récents de la falaise.
Cornouaille
Situé à proximité de Kerlaer, le fort de Cornouaille avait l’avantage d’un accès facile avec un chemin large et un grand escalier, qui conduisait à la plate-forme. Sur le devant il y avait des roches plates. Attention cependant aux lames de fond, qui surgissaient et balayaient la roche emportant panier de pêche et casse croûte.
ici, à l’extérieur de la batterie basse, on est pratiquement au ras de l’eau; il suffit de choisir son coin. En face il y a le fort du Mengam (ou Maingant, l’orthographe varie selon les époques) et au milieu la tour du même nom.
Kerlaër
L’oncle Alexandre avait un coin sous le village de Kerlaër. Le village a été vidé de ses habitants et détruit dès le début de la guerre parce, qu’il gênait le pointage des canons, qui venaient d’être installés à proximité.
Du coup les champs autour de l’ancien village n’ont plus été cultivés et les chemins de traverse ont peu à peu disparu. Il fallait donc se faufiler dans les broussailles pour rejoindre la falaise et descendre avec précaution jusqu’à la « bonne » roche. C’était notre coin de prédilection. Bien évidemment, par manque de recul, il n’était pas possible de lancer à ligne à plus de 3 ou 4 mètres. Il y avait aussi parfois des lames de fond (Edouard a perdu ainsi son panier avec le casse-croute).
Je pensais, qu’aujourd’hui ,il serait à peut près impossible de retrouver la roche, où nous nos installions. En fait il y a deux chemins, qui sont nettement visibles sur la photo.
Nous prenions celui de gauche; le point délicat restant toujours le dernier tronçon de la descente, sans possibilité de s’accrocher. Je ne les ai pas retrouvés à la fin du séjour 2023, Patrick non plus.
Les autres coins de l’oncle Alexandre
Pour l’oncle Alexandre, qui habitait le Gouérest, c’était aussi la côte entre la pointe des espagnols et le four à chaux de Postermen. Il aimait particulièrement le lancer à plusieurs dizaines de mètres en faisant des moulinets au dessus de sa tête ; il valait mieux se tenir à l’écart.
La pointe des Espagnols, face à la Cormorandière, était intéressante au moment du retournement du courant ; de plus l’accès était facile à l’époque.
Le chemin en lacets est désormais interdit car il arrive au niveau de construction en ruine et celui, qui se situe de l’autre côté (il fait maintenant partie du GR34), ne descend pas jusqu’à la grève (à moins de continuer vers le droite au niveau de la batterie basse).
Il en est de même pour l’appontement, qui est juste à côté. L’appontement servait pour l’approvisionner en matériel et munitions des forts voisins . Il était autrefois couvert de platelage en bois ; ils ont été récupérés après la guerre, ce qui rend désormais l’approche périlleuse.
En revenant vers Postermen il y avait le four à chaux ou, plus exactement toute la zone entre l’appontement et le four à chaux. Ce dernier est encore visible à gauche.
C’était ,avec l’appontement, le domaine privilégié de l’oncle Alexandre et de ses moulinets.
Au large il y a avait les atrêts, zone riche en poisson, du moins dans les années 50 et où furent déversés les décombres de Brest, même si la carte de 1911 montre, qu’à cet endroit il y avait déjà des hauts-fonds.
Le bout de la cale
Il manque cependant un élément important : le bout de la cale.
Dans les années 50 il suffisait de se présenter au bout de la cale de Quélern au mois d’août et en fin d’après-midi. On voyait alors arriver les mouettes. Puis un banc de petits poissons, des sprats, venait tourner au bout de la cale, poursuivi par des chinchards. Nous attendions un peu. Les maquereaux arrivent en dernier et tout le monde lançait sa ligne. Cela ne durait, que quelques minutes. Il fallait se dépêcher pour décrocher les poissons et relancer la ligne.
Puis les bancs de poisson se sont déplacés. Il y a bien toujours quelques pêcheurs au bout de la cale mais ce n’est plus la foule comme autrefois.
En fait si; les poissons sont revenus et les Carton ont cartonné.