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 Jean Marie Penfrat est né en 1775.

Il apparaît dans nos documents en 1807, lors du litige avec Jean Derrien  sur la traversée de Parc Cardinal, puis en 1836, lors du Subrogé tutelle des enfants de Jacques Penfrat.

Jean Marie Penfrat se marie

En 1804 il épouse Marie Françoise Mailloux.

Jean Marie Penfrat habite Trégoudan

Le 2 juin 1807, lors de la conclusion du litige avec Jean Derrien, il habite Trégoudan,  probablement « Ty Bian », qui lui appartenait vers 1830 d’après le cadastre napoléonien.

 Jean Marie Penfrat habite rue Saint Malo

En 1836 il est domicilié à Brest, côté de Recouvrance, rue Saint Malo. Il est charpentier.

Ci-dessous deux photos du bas de la rue Saint Malo, la première ancienne et la seconde prise en septembre 2014. La rue, qui a été oubliée lors des travaux de reconstruction de la ville de Brest, conserve encore des traces de maisons du 18ème siècle et que Jean Marie Penfrat a peut-être vues ou habitées. C’est devenu un lieu de rencontre très fréquenté.

Aujourd’hui les maisons sont toujours dans le même état, avec juste un toit pour les protéger mais pas toutes.

Il reste de belles cheminées avec l’année de leur reprise.

Le mur de l’arsenal se devine au fond.

L’intérieur de plusieurs maisons a été nettoyé et sert de cadre pour des manifestations culturelles.

 En février 2017 la situation s’est un peu améliorée, mais les dégradations se sont également accentuées. L’aménagement du plateau des Capucins va peut-être la sauver surtout,si la Marine abandonne la Penfeld.

Jean Marie, propriétaire à Trégoudan

Selon le cadastre Jean Marie Penfrat est un propriétaire important vers 1830, même si ses 30 parcelles de Trégoudan et Quélern ne font qu’un peu plus de 3 hectares et qu’il y a beaucoup de terres incultes et de landes du côté de la Montagne de Trégoudan. Il a certainement des biens ailleurs

 En 1841, lors du dénombrement des populations, il habite Trégoudan avec une nombreuse famille, puisque le « feu » compte dix personnes, y compris le domestique, Yves Le Bot.

 Comment 10 personnes ont-elles pu habiter dans une maison aussi petite (35 m² maximum, plus éventuellement le grenier)? dans le penty d’à côté Allain Laé vit avec sa femme, son fils, François, et une domestique dans 25 m².

 En 1846 il n’ y a plus que 6 personnes, Jacques et Pierre Penfrat sont partis. Marie Jeanne s’est mariée, mais devenue veuve (veuve Kernéis) elle habite chez ses parents avec son fils Jean Marie. Joseph Penfrat est toujours là, il a 20 ans. Guillaume, le marin, est probablement décédé, ainsi que Angèle et Jean, les deux derniers.

le dénombrement de 1846 donne l’age des personnes vivant dans chaque « feu ». curieusement Jean Marie Penfrat a déclaré avoir 64 ans, alors qu’il en a réellement 71.

Vers 1848 il construit une grande maison à côté de « Ty Bian », mais ne l’occupe pas longtemps, puisqu’il décède du Choléra le 11 novembre 1849.

Donation Mailloux

L’année suivante sa veuve faire une donation partage de leurs biens entre ses 5 enfants. Nous avons deux exemplaires de cette donation, qui correspondent au premier et au cinquième lot.

Les biens à partager

Les deux exemplaires sont à peu près identiques, du moins pour la partie commune mais il n’est pas clairement indiqué, ce qui dépend de la communauté entre Jean Marie Penfrat et son épouse et ce qui fait partie des biens propres à chacun des époux.

Cas particulier : la maison neuve est déclarée comme bien propre de Jean Marie Penfrat.

Il y a les deux maisons et 32 parcelles de terres, qui ne sont bien évidemment pas repérées par leur numéro. Les noms des 34 parcelles figurant dans les deux documents étant légèrement différents de ceux de l’état de section, il est difficile de s’y retrouver. Il y a deux parcelles à Roscanvel, ce qui en laisse 32 à Trégoudan, qui dépend de Crozon ; on n’est pas loin des 30 parcelles du cadastre napoléonien.

Mme Mailloux est usufruitière . Il y a donc interdiction de vendre quoi que ce soit ; à l’inverse des échanges sont permis.

Les dettes

Il y a des dettes consistant en une somme de 900 francs due à M. Le Cozec de Pontaniou (Recouvrance) et une obligation de 1947,50 francs pour Mmes Delagarde et Steff (?), négociantes à Brest. Cette dernière datant du 11 décembre 1848, il est probable, qu’il s’agisse d’un emprunt pour la construction de la grande maison.

Les modalités de remboursement des 900 francs n’est pas claire, comme, si la solidarité entre les héritiers était limitée à seulement 3 d’entre eux.

Le résultat du partage

Le montant des biens à partager est finalement faible : 8200 francs et, avec deux maisons seulement, le partage ne peut pas être équitable ; il y a donc le versement de soultes.

Un point important à signaler : il y a Marie Josèphe Penfrat et Marie Josèphe Florence Penfrat, épouse Mazé, décédée en 1845 et représentée par ses 3 enfants. Le risque de confusion est grand.

Lot

Bénéficiaire

Valeur du lot

Soulte

Valeur nette

Composition

1

Jacques Marie Penfrat

2000

360

1640

Tybian + 7 champs

2

Marie Jeanne Penfrat, veuve Kernéis

2100

460

1640

La grande maison + ?

3

Jean Pierre Penfrat représentant Marie Josèphe Penfrat

1820

180

1640

+ ?

4

Les enfants de Marie Josèphe Florence Penfrat et de Jean Louis Mazé

1280

360

1640

+ ?

5

Pierre Marie Penfrat

1000

640

1640

7 champs

Jacques Marie Penfrat a bien versé une soulte de 360 francs aux enfants Mazé.

Pierre Penfrat a bien reçu les 640 francs comme prévu.

La vraie valeur des choses

Le prix des terres vers 1850, d’après les documents, que nous avons, est de l’ordre de 0,15F/m². Il y a environ 3 hectares, ce qui fait en gros 4500 francs. il resterait alors 3700 francs pour les deux maisons, sachant, que Jacques Marie a eu 7 champs en plus et Mme Kernéis au moins le champ derrière la grande maison.

Si on se base sur le lot n°5, composé de 7 champs seulement ,Tybian a donc été évalué 1100 francs et la grande maison 2000 francs.

En 1854 Jean Pierre Quelen a acheté la ferme de Rigonou pour seulement 6400 francs avec11 hectares de terre. On verra dans les pages 34-12 et 34-13, que la vente à la découpe est plus avantageuse, que la vente par lot. C’est un peu la même chose ici.

C’est pourquoi Tybian sera acheté 6000 francs en 1870, à peine moins, que le prix de la ferme de Rigonou, qui comptait 7  hectares de terres..

La maison neuve

Elle est décrite sommairement : rez de chaussée avec boutique, étage d’un seule pièce et mansarde aussi d’un seule pièce.