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Dans la caisse en bois de Thérèse Laé il y avait donc cette pièce de soie, copie du cadastre Napoléonien, du moins de la première feuille de la section première de Quélern. Tout est découpé en lanières. Plus loin vers le village de Trégoudan c’est autre chose. Le découpage des parcelles devient un véritable casse-tête. Pourquoi arrive-t-on parfois à des situations absurdes avec des champs de quelques dizaines de m² de superficie seulement ou des largeurs très faibles ? Parfois même on a des confettis, comme à Kerellot. Était-il vraiment impossible de faire des échanges ? Le construction de la RD355 n’a rien arrangé, notamment à Rigonou (le Département a bien voulu nous acheter les morceaux situés entre la RD355 et le GR34). Comment s’en sont tirées les autres communes ? La partage des biens communaux est en partie responsable de certaines situations.

Le remembrement de Roscanvel a certes augmenté la superficie moyenne des terrains (on passe en gros de 1000 à 1500m²) mais il reste encore beaucoup d’anomalies.

Il y a seulement deux différences entre le cadastre sur soie et celui, qui est mis en ligne : les parcelles sont séparées par des pointillés et non pas par des traits pleins et il manque les bornes, qui séparent les parcelles.

Le découpage en lanières est-il une une particularité de la presqu’île de Crozon, comme le prétendent certains auteurs, une conséquence du démembrement des exploitations agricoles après de multiples successions? Ou tout simplement l’application de la loi sur le partage des biens communaux ? Ou les 3? 

 Un cas typique de démembrement suivi de regroupement est celui de la parcelle 317 (Parc Cardinal), partagée entre les 5 enfants de Jean Derrien, puis entre les 5 enfants de Louis Derrien ; heureusement les divers morceaux ont été regroupés peu à peu pour reconstituer la parcelle d’origine, sans que l’on sache aujourd’hui comment ces morceaux étaient réellement répartis, puisqu’ils portent tous la référence 317p.

 Il est probable que la parcelle soit restée intacte et exploitée par un seul et même fermier, puisque la plupart des ayants droits n’habitaient plus le village.

 Vous avez dit « openfields » 

On trouve aussi sur internet des articles, qui en font une spécialité du monde celtique, témoins d’une époque où les paysans cultivaient les terres en commun (système d’« openfields ») avant de passer à l’individualisme du bocage. Ces champs se caractériseraient par l’appellation « mez » (ou « tachen ») en opposition aux enclos, appelés « parc ». Les parcelles sont alors délimitées par des bornes sur les longs côtés et elles portent toutes le nom du champ d’origine. Pourquoi le monde celtique, on a déjà cela dans la dispute entre Romus et Remulus ?

 La notion de « sillon » apparaît parfois dans les documents ; ce serait aussi une division propre au champ ouvert et son apparition dans un acte devrait pouvoir le confirmer. Selon les différents articles rencontrés sur la toile le sillon vaudrait ¾ de corde ou 45,6 m². Une corde vaut alors 60,8 m² et un hectare 164,5 cordes (du moins, si on admet, que la valeur est la même pour toute la presqu’île). On trouve cependant des sillons avec une surface de 120m²!

 Le cadastre sur soie

 Toutes les parcelles allant du numéro 3 au numéro 166 sont sur la feuille n°1 de la première section, la façade ouest du village de Trégoudan, face à l’Iroise. Les parcelles de 12 à 166 sont à l’ouest du grand chemin qui part de la porte de Camaret pour aller vers le nord, vers les forts de la côte. Ce chemin ayant été tracé après la division des parcelles on va en retrouver certaines sur la feuille n°2 avec un autre numéro ; seules les parcelles 8 à 11 sont restées sur la feuille N°1, en conservant le même numéro. La feuille n°1 a été recopiée sur un morceau de soie, qui est très lisible, mais difficile à étaler en raison des nombreux plis. Ce cadastre sur soie a été réalisé après 1830, mais probablement juste après le décès de Jean Derrien en 1835, à moins qu’il s’agisse d’un document établi lors de la succession de Thomas Louis Le Mignon, ce qui est également fort probable.

Redécoupage de parcelles déjà découpées

Avec les différentes successions, on a eu plusieurs modes de découpage : un découpage partiel, où seule une petite partie a été découpée, comme dans le cas des parcelles 145 à 147, qui font respectivement 1440, 350 et 350 m².

Les partages les plus récents, intervenus pendant la création du cadastre et qui sont identifiés par le rajout de ‘bis’ ou ‘ter’, se remarquent aussi par un trait plus fin.

Par exemple, pour les parcelles 64 et 64 bis on a un partage en deux parties égales, avec 2730 m² chacune. Dans ce dernier cas les deux propriétaires portent le nom de Penfrat : Jacques et Jean Marie. Il s’agit de la succession de Joseph Penfrat.

On trouve même dans le cas de la parcelle 28 le ratio du partage : ¾ et ¼. Le propriétaire de la plus grande est Jean Derrien ; celui de la plus petite serait son frère Jean-Marie Derrien de Kervian, mais le ratio donné sur la liste des parcelles n’est pas le même : on a respectivement 1280 m² et 310 m² ; la parcelle 28 est 4 fois plus grande que la 28 bis et non pas 3 fois.

Après la publication du cadastre les partages sont moins fréquents et, dans ce cas ils sont repérés par la lettre « p » derrière le numéro de la parcelle principale, ou tout simplement le mot « partie », parfois sans découpage réel de la parcelle, qui peut rester exploitée de manière globale.

La photographie aérienne de 1919

 Pendant une période il y a eu sur le site de BMO des photographies aériennes prises en 1919. L’accès était assez facile, mais la navigation plutôt laborieuse. Aujourd’hui la navigation est nettement plus aisée. Sur le site de BMO il y a même des photographies plus récentes.

 Ci-dessous on a le découpage de la zone côtière d’après les noms attribués aux parcelles.

Il est intéressant de comparer ce découpage avec celui du remembremetn en se focalisant notamment sur les deux parcelles qui ont été cédées au conservatoire du Littoral.

Les deux parcelles vont de Léac’h Cardinal à Landouroc en passant par Léac’h Casi,  Menez Léac’h Izella, Garrec Pacouet, Garrec Ven…. Les « tenues » étaient imbriquées, à moins qu’il ne s’agisse d’une seule tenue au départ avec des démembrements successifs.

Il y a en gros trois zones : le nord, le sud et l’est.

La zone nord

 En bord de falaise l’orientation est en gros est-ouest. 

Le découpage en lanières pourrait paraître logique: chaque paysan veut sa part de fougères, de lande, de terre labourable, de pré…, mais ici en bordure de falaise tout n’est que bruyère et lande rase.

La seule différence perceptible se situe dans la hauteur des végétaux, qui diminue progressivement quand on va vers l’ouest. Le vent s’est chargé de limiter leur croissance.

La plupart des champs en lanières la côte ouest portent le nom de « léac’h » : « léac’h pascouet », pour celles qui sont en retrait de « Poul Broën », puis « léac’h cardinal », « léac’h casi » et « léac’h izella ». On retrouve aussi le nom de « léac’h casi » en retrait de la côte et même « corn ar casi » pour un champ triangulaire.

Selon les actes le mot « léac’h » est traduit par « tenue » ou « terre de … ».

En fait au départ tout devait dépendre de la tenue de Casi. Les autres noms sont arrivés à la suite du démembrement de la tenue initiale, qui est intervenu probablement avant le 17èmesiècle.

 La photographie ci-dessous a été prise a peu près au milieu de cette zone. En arrière plan Menez Lodoën avec son village à droite ; Tout au fond, à gauche Keraguennec et à droite Menezarvel.

La zone sud

 La limite entre les deux zones n’est pas précise, sinon qu’elle se situe en gros au niveau du chemin de terre qui permet de rejoindre la côte et qui se dirige vers le fort du cap Tremet.

Les premières parcelles portent les noms de Garrec Pascouet et Garrec Ven, qui sont aussi des noms de tenue  (côté rade on a Garrec Zu; les roches sont effectivement de couleur noire)..

 En plein milieu de cet ensemble, de 30 à 37, on a « tachen vras kreis ar menez », qui ne se distingue pas autrement des autres champs. Est-ce le pendant en bord de falaise des parcelles appelées Parc gros ar maner? Des déformations accumulées plus problèmes de compréhension des interlocuteurs lors de la rédaction du cadastre pourraient l’accréditer.

 C’est à peu près la partie la plus élevée de la côte, entre les deux promontoires : l’ilot du diable d’un côté et le cap Trémet plus au sud.

 Juste avant le cap les parcelles prennent le nom de « Landouroc », puis Huel goarem Koz ; on voit d’ailleurs sur la photographie les traces d’un chemin, qui longeait la côte, avec un peu plus à l’est un autre chemin, qui longeait la redoute de Quélern et passait en bordure de Goarem Men Hir.  

La zone est

 En retrait de cette première bande de terre, avec Men Hir et Men Ber on passe en orientation nord-sud. Les différentes parcelles individuelles sont nettement visibles.

La route, qui fait le tour de la presqu’île n’a pas provoqué de réelle coupure dans le découpage des parcelles initiales.

 En effet, quand on passe sur la feuille n°2 on retrouve « Men Hir » et « Pen ar mez du », « Mez du » étant un  grand champ au dessus du village deTrégoudan.

Par contre entre les deux on voit s’intercaler « Men  ber »

En fait sur la première feuille « Men hir » s’applique aux parcelles situées les plus à l’est de l’ensemble « Leac’h cazi ».

 Sur la feuille n°2 par contre, « Men hir » est le nom, qui fut donné aux parcelles proches du carrefour, les autres portant le nom de « Men ber ». D’où peut venir cette opposition entre « hir » long et « ber « court » ? Bien évidemment il ne s’agit pas de pierres levées ayant des hauteurs différentes.

 Goarem Men hir

 Alors que les changements de nom le long de la côte ne semblent pas répondre à une logique particulière, on a sous l’appellation « goarem men hir » un ensemble homogène, qui a la forme d’une bulle, comme s’il s’agissait d’un témoin du défrichement initial de cette zone.

 Une zone partiellement cultivée

 L’examen de la photographie aérienne de 1919 montre également que, contrairement à aujourd’hui, une large partie de la surface était encore cultivée. La différence de teinte entre cette bulle et les autres parcelles est assez remarquable. Est-on en présence d’une qualité de terre différente ?

ar C’ham

 Curieusement deux parcelles (47 et 144) portent le nom de « menez ar c’ham » La première est dans « Garrec Pascouet » et l’autre dans « Léac’h Casi ».

 Dans les deux cas le propriétaire est Jean Jaffré, mais il est aussi propriétaire de parcelles voisines, qui ont conservé le nom de « Léac’h Casi ».

 La parcelle 144 a une superficie de 3600 m², quand la plupart des parcelles voisines font moins de 1000 m² ; elle est en bordure d’un groupe portant aussi le nom de « Men Hir » à côté de celui de « Léac’h Casi ». Les différentes dénominations ne semblent pas résulter d’une quelconque logique.

On trouve « Menez Haon » dans un acte de 1857 sur la vente de biens ayant appartenu à Jean Derrien.

On a aussi des parcelles à Kerellot, qui portent le nom de ar C’han, mais elles sont en contrebas des lignes.

Est-ce le même nom?

 Le nom « ar C’ham » est courant dans le Léon ; on le trouve aussi à Saint Ségal, près de Châteaulin.

Le nom de ces deux parcelles est-il à rapprocher de l’adjectif « kamm », tordu ?

Le découpage autour du village de Trégoudan

Le découpage des parcelles dans la deuxième feuille de la section première, en arrière de la façade ouest est plus complexe : si on retrouve des lanières, elles sont plus larges et moins longues. D’une manière générale les ensembles sont relativement homogènes, mais il y a aussi des découpages partiels et même des découpages irréguliers, liés, en partie, à la configuration des champs.

 Tors Cren et Radennoc

Ce découpage irrégulier est caractérisé par « Radennoc ». Ce coin de fougères a été partagé une première fois en 4  parcelles, de 183 à 186 ; puis la 184 a été coupée en 3. Les parcelles sont traversées par deux chemins, comme si la création de ces chemins était postérieure à l’individualisation de ce champ de fougères. Or le chemin en diagonale était le seul qui permettait autrefois d’aller de Crozon à Roscanvel ; ils sont donc anciens.

. Toutefois il n’est pas interdit de penser, que le chemin se trouvait initialement plus à l’est, mais que son tracé a été modifié lors de la création de la route stratégique, qui desservait les forts ; d’ailleurs on trouve à l’est de Tors Cren une parcelle (259), qui porte le nom « goarem toul an he ». L’ancien chemin rejoindrait alors la route, qui mène au village de Lodoen.

Curieusement il y a une borne en bas à gauche, qui rattacherait « Radennoc » à « Tors Cren ».

Tors Cren

« Tors Cren » est d’une manière globale le nom d’une sorte de cirque, bordé aujourd’hui par 4 routes : à l’ouest la RD 355, qui faire le tour de la presqu’ile, au nord la route de la Fraternité (« an hent etre daou menez », à l’est la route qui descend de Trégoudan pour aller vers Lodoën et au sud la route empierrée, aujourd’hui sans nom mais autrefois une partie de la route Stratégique n°1.

On retrouve en bas à droite Radennoc avec les deux chemins, qui se rejoignent en haut de « Pen ar Hor 

Sur le cadastre il y avait un chemin qui coupait « Tors Cren ». Il a été remplacé par le barreau empierré, car les charrettes devaient avoir des difficultés à le monter. Sur la photo aérienne il est repéré par un trait jaune. Ce chemin a disparu depuis longtemps.

De même le tracé blanc visible sur la photographie aérienne a disparu. Cétait probablement un chemin provisoire, aménagé quand les forts ont été dégarnis de leurs canons, envoyés vers le front vers la fin de la grande guerre.

En effet le chemin continue vers le fort du cap Tremet.

 « Tors Cren » a été divisé en de nombreuses parcelles, de 169 à 194, mais les deux parcelles 167 et 169, appelées « Garrec Ven » devaient en faire partie, si on regarde les bornes. Les parcelles 174 et 175, sont la prolongation, de l’autre côté de la route, des parcelles 12 et 13, dont elles ont conservé le nom : « léac’h cardinal ».

« Tors Cren » s’étend aussi à droite de la route de Trégoudan, mais la parcelle 188 a pris le nom de « Ero Hir », le long champ !

La parcelle principale (181 et 182) appartenait au village de Trégoudan. Les amputations ne semblent pas en rapport avec le partage de la montagne deTrégoudan, dans lequel une partie de « Tors Cren » a été divisée entre 13 propriétaires. Dans le partage cette partie est qualifiée de ‘pâture’, alors que dans le cadastre, la partie ouest est de la lande et la partie est des terres labourables. Cela ne correspond pas non plus au partage de « Toul an He ».

 Trégoudan Izella

La maison principale et ses dépendances sont rattachées à la cour pour former la parcelle 289. Par contre la petite maison est sur une parcelle unique, qui porte le numéro 288. Le drapeau bleu indique que la maison faisait partie du réseau de signalisation mis en place au 19ème siècle; elle devait donc être plus haute.

 En principe les maisons sont repérées sur le plan par des croix, mais il doit bien y avoir des exceptions.

 « Liors Bras » a été amputé de 4 parcelles portant le nom de « Ty al Laé ». Les parcelles 282 et 283 sont visiblement une amputation de la parcelle 284, mais le nom « Ty al Laé » n’est utilisé que pour les parcelles 283 à 286. La petite parcelle 282 a conservé le nom de « Liors Bras ». On peut d’ailleurs se demander comment les noms des parcelles ont été collectés.

 Trégoudan Huella

 Dans le cas de Trégoudan Huella on a une succession de maisons en escalier le long du chemin.

 En arrière elles ont un petit bout de jardin. L’ensemble des parcelles de 447 à 459 porte le nom de « liors dréon ty », en bas des maisons.

Par contre la maison située plus haut (445) est rattachée un autre groupe de champs (de 442 à 445) : « Euc’h an ty », au dessus des maisons.

 Puis on trouve la parcelle 446, qui est appelée « Parc dréon Ty » ; allez comprendre !

 La route de Trégoudan passe au ras de l’ancienne forge (439). La parcelle 440 était autrefois propriété du village ; elle porte le nom de « Tregoudan Huella », comme la parcelle 441, qui en fait pourtant partie du groupe « euch an ty ». Plus curieux la langue de terre entre les parcelles 444 et 446 appartient à la parcelle 563, appelée « Valanoc », ensemble situé au sud de la route de l’Iroise, comme si « Euch an Ty » était le résultat d’un démantèlement de « Valanoc ».

Le prat

 Entre les deux parties du village il y a le Prat (416), ancienne propriété du village et aujourd’hui encore de la commune, au moins partiellement. La partie à droite du chemin est plate, par contre à gauche c’est une pente assez raide, très humide avec un lavoir en haut et des fontaines en bas. Ce devait être la zone d’extraction de la terre glaise (poulloupri).

Les parcelles 412 à 415 sont la conséquence d’un découpage de Parquic (411), mais elles portent le nom de « Cost ar Prat »(414 et 415) ou « Pen ar Prat » (412 et 413).

 « Parc ar Uludi » (les cendres ou plutôt une terre légère), qui se trouve en bas de notre prairie, a été amputé d’une portion significative avant la confection du cadastre ; il vient tout récemment d’être réunifié. Entretemps la construction de l’impasse des iles avait sérieusement réduit la taille de la parcelle 398. Il faut noter la présence de bornes avec les parcelles au nord (« Parquic ») et au sud (« Iz al Liorzou »), comme si on était en présence d’un démantèlement.

En 1872 Auguste Laé se disputera avec son oncle, Allain Laé, au sujet de la borne, qui se trouve près des crèches en bas du champ.

 Vers la rade

 En allant vers la rade on a de grands ensembles : Parquic, Mez Cibret (devenu Messiber), parc ar Fret, découpés nord-sud. Mais dès que l’on est au contact de la mer on passe en est-ouest : parc ar Stang, Parc Cardinal, Stang et même le bas de Mez Cibret. Pourquoi ?

Bien évidemment le terme « stang » ne s’applique pas à l’étang mais à un terrain en pente.

Regroupement dans Iz al liorzou

Sous ce nom est identifiée notre prairie de Trégoudan. Comme son nom l’indique elle est situé en dessous des maisons de Trégoudan Huella.

D’après le cadastre napoléonien elle est découpée en 5 parties inégales, même si les parcelles 425 et 426 semblent résulter d’un partage plus récent.

D’après la photographie de 1919 il ne semble plus y avoir, qu’une seule parcelle.

La surface totale initiale était de 2395m². En 1985, après le remembrement, elle n’est plus, que de 2307m². Les cornes ont été rognées.

La parcelle 425 a été acquise par Jacques Laé lors du partage Laé-Keraudren et la parcelle 426 a été achetée en 1888, peu avant l’achat de la maison de Georgette.

Les 3 autres ont été acquises par Jacques Penfrat auprès de ses cousins.

Comment la parcelle 425 s’est-elle retrouvée dans l’héritage Laé-Keraudren ? Les parcelles 425 et 426 ont des dimensions très proches : 160 et 163 m². Elles résultent donc d’une succession de démantèlements réalisés par étapes.

En fait la parcelle 427 appartenait à Paul Penfrat, la parcelle 428 à Marie Olive Keraudren (MOK) , descendante de joseph Penfrat (il y en a deux!) et la parcelle 429 aux Cornic avec la mention « héritiers d’Henry Penfrat ». La parcelle 427 serait également d’origine Henry Penfrat (H) mais il n’est pas facile à retrouver. 

Comme on le sait déjà, les parcelles 421 à 424 appartenaient aux Penfrat, ainsi, que la parcelle 397, on est donc dans le cadre d’un démantèlement d’un bien Penfrat (en vert) .

Cela ramène alors au couple Keraudren-Jaffrée. Les biens Jaffré figurent en jaune sur le schéma (JJ). Il n’y a pas de lien évident entre les Penfrat et les Jaffré, même, si certains d’entre eux vont se retrouver à Kerguinou à côté des Penfrat,

Le lien Keraudren-Jaffré fait immédiatement penser à la rente servie par Marie Jeanne Kerguelen à Alain Jaffré. Il faut alors remonter plus loin dans le temps : encore les Carn ?

Les confettis de Kerellot

Sur l’ancien chemin, qui montait de Penarpoul pour rejoindre Trégoudan il y a un groupe de parcelles appelé « Pont ar Groas ». ces parcelles donnent pratiquement sur l’étang de Penarpoul. Au milieu d’un ensemble découpé en lanières il y a un bloc de parcelles de petites dimensions.

Ce groupe comprend les parcelles numérotées de 800 à 808 ; il manque la parcelle 802, qui a fusionné avec la parcelle 807.

On a les noms des différents propriétaires:

800

Jean Danielou de Kervéguen

78 m²

801

Jean Baptiste Madec de Trévarguen (Roscanvel)

78 m²

802

La veuve de Louis Raoul de Kertoupin

44 m²

803

Jean Louis Postic de Persuel (parcelle attribuée par erreur à Laé-Keraudren)

82 m²

804

La veuve de Louis Raoul de Kertoupin

42 m²

805

Jean Baptiste Madec de Trévarguen (Roscanvel)

83 m²

806

Les habitants du village de Kerellot

220 m²

807

La veuve de Louis Raoul de Kertoupin

59 m²

808

Alain Boennec, tisserand à Kertoupin

96 m²

 

La parcelle 799 appartient à Jacques Jaffré, la parcelle 809 à Jean Danielou et la parcelle 810 à Jean Louis Postic. Il est donc curieux, qu’il n’y ait pas eu des échanges lors du découpage.

 En fait il y en a eu plus tard. En 1919 il semble subsister 3 parcelles avec beaucoup d’arbres dans un environnement, qui n’en compte pas.

 

Selon le cadastre actuel il y a toujours 3 parcelles : la 800, le regroupement 806+808, le reste. Le document ci-dessous montre également, qu’il y a eu un partage similaire à Penarpoul (parcelles 252à 257) mais les parcelles sont plus régulières et plus grandes.

Entre Rigonou et Keraudren

 

 Le cas de Kerellot n’est pas unique. On le retrouve dans d’autres villages.

 Les confettis de Rigonou sont à peine plus grands. Ici, comme à Trégoudan, on est à proximité des habitations dans un groupe appelé Liors Creis.

En effet le morcellement des parcelles 500 à 509 semble avoir été atteint par découpages successifs avec un premier en deux ou quatre parties, vraisemblablement lors de successions: la parcelle 502 fait 300 m², surface que l’on retrouve approximativement en additionnant les surfaces des parcelles 500 et 501, 502 à 506, 507 à 509. Il y a 7 propriétaires différents pour les 10 parcelles, dont au moins 4 n’habitent pas le village.

Ce n’est pas tout.

A la suite du décès d’Émilienne Le Lann nous avons été amenés à faire l’inventaire des terres, qu’elle possédait encore du côté de Rigonou. Il y en a beaucoup mais leur dispersion est affligeante.

Il y en a un peu partout. De plus la construction de la route côtière RD355 a coupé en deux plusieurs parcelles. La plus petite est la parcelle triangulaire AT104, qui fait 45m² ! Elle est inutilisable.La parcelle AT104 et d’autres parcelles similaires ont été cédées au département du Finistère.

Elle est coincée entre la RD355 et un chemin,qui rejoint le GR34. La situation des parcelles à droite, qui sont aussi sur le territoire de Lambézen, ne vaut pas beaucoup mieux.

Les parcelles AT187 (218m²) et 192 (147m²) sont un peu plus grandes. Elles ont été coupées par le chemin d’accès au sentier côtier.

Il y a aussi la parcelle AT50 entre le GR34 et la RD355. Elle fait 818m² ;

La AT55, de l’autre côté de la route, est un peu plus grande avec 2375m².

Il y a aussi la AT44 et la AT52 de l’autre côté de la route RD355.

Compte tenu de leur situation les parcelles AT179 à AT182 résultent d’un partage intervenu avant la construction de la route, qui a ensuite coupé en deux les nouvelles parcelles.

Quand on remonte vers les villages on observe une situation curieuse.

Les parcelles ont une forme différente le long du ruisseau, qui descend vers l’ancien château d’eau. On doit être dans la zone appelée « Stang ar Prat » , où Marie Laé a eu son accident en 1915. Sur la partie haute les champs sont en lanières. Par contre dans le creux c’est un peu confus. La ligne brisée au milieu doit correspondre au lit du ruisseau.

Sur le côté du chemin, qui descend vers le château d’eau il y a la fontaine de Keraudren. A droite il y a la fontaine de Rigonou. Elles ont été dégagées par l’association Eñvor an Dour.

Nous avons encore les parcelles AR123 et AR116. Nous avons aussi la AS42 à droite mais cela se voit mieux sur le cadastre napoléonien avec les deux fontaines de part et d’autre du ruisseau.

Il y a eu des regroupements mais on distingue bien la parcelle 356, qui est devenue AT116.

Bien évidemment il n’y a plus beaucoup de cultivateurs et les surfaces sont nettement inadaptées aux modes actuel de culture. Les derniers cultivateurs ont donc passé des accords avec des propriétaires non-exploitants pour disposer de surfaces suffisantes (il doit y avoir également des occupations sauvages). Il reste le cas des zones en pente, où il n’y a pas beaucoup de solution.  Il y a là aussi des superficies très faibles et inutilisables.