Version 5.4_page 35-51_ décembre 2023

 Il y a aussi dans la caisse des documents, qui traitent de litiges très variés dans leur contenu mais aussi le plus souvent incomplets, comme, si l’affaire avait été abandonnée.

1_Jean Derrien et la maison de Brest

Le plus ancien est un problème rencontré par Jean Derrien à Brest.

Il doit 3 années de loyer au citoyen Laurent Floch, notaire, représentant les héritiers Le Gac, pour une maison située rue du moulin. La somme est importante : 198 livres tournois.

Le 14 vendémiaire de l’an 5, il se propose de déposer cette somme au bureau de consignation de Brest, en attendant les conclusions de la conciliation entre eux deux.

Sur les deux côtés de la feuille il est inscrit an 4, alors que le texte précise bien qu’il s’agit de l’an 5.

Le 23 vendémiaire, la conciliation n’ayant pas eu lieu, la somme est déposée au bureau du receveur du district, à Brest. Curieusement le prénom a changé. Il est question désormais de René Derrien.

La somme versée se décompose en 130 livres en assignats, 50 livres en mandats et 18 livres en numéraires. Il faut enlever les nombreux frais liés à la procédure, dont le prix du timbre : 5 sols, sachant que le timbre est déjà libellé en centimes (25).

Quelle peut être l’origine de cette dette ? En 1791 et en 1798 Jean Derrien est à Roscanvel. Aurait-il passé 3 années à Brest ? Beaucoup d’habitants de Roscanvel travaillaient au port et avaient donc un logement à Brest ou, le plus souvent, à Recouvrance.

Dans les deux documents il est qualifié de ménager et non pas de forgeron.

A-t-on affaire à un autre Jean Derrien?

2_Louis Palud et Jean Mignon

Le litige suivant n’a curieusement pas de lien direct avec les protagonistes habituels de cette chronique. En effet il met en scène Louis Palud de Saint-Fiacre et Jean Mignon de Kervéguen, un village voisin. L’assignation date du 19 mai 1833.

Louis Palud possède à Keriffloc’h une parcelle de terre à lande, appelée « ar C’hré », qui donne du couchant sur une terre à Jean Mignon.

Ce dernier a coupé de la lande chez son voisin sur une surface de 24m². Louis Palud réclame une indemnité de 2,5 francs, plus le remboursement des frais de procédure.

Lancer une procédure pour 2,5 francs !! Relisez les Plaideurs.

Il faut noter que Jacques Kéraudren a récupéré lors du partage de 1839 une parcelle appelée aussi « ar C’hré », mais qui serait située vers le Fret ou Saint Driec, donc en principe un peu plus à l’est mais c’est peut-être la même.

3_Laurent Disarbois

Une autre citation à comparaître est datée du 21 mai 1844. Le demandeur est Laurent Disarbois, pêcheur habitant le bourg de Crozon. Il demande à Jacques Laé de lui rendre compte des biens de la succession de Pierre Ollivier, décédé à Crozon le 26 janvier 1807, et dont sa femme, Catherine Ménesguen, avait l’usufruit.

Or il n’y a qu’un seul autre endroit, où ce nom de famille apparaît : la succession de Joseph Keraudren. Son fils, Jacques, lors du partage de 1839, s’est vu attribuer la maison de Jean Philippe Ollivier, occupée par le fermier Jean Marie Bathany.

Est-ce la même maison ? Le lien entree Pierre Ollivier et Jean Philippe Ollivier n’est pas évident. Mais dans ce cas pourquoi s’adresser à Jacques Laé ?

Il n’y a pas d’autre document sur cette affaire.

4_Bernard Sénéchal et Auguste Laé

Bernard Sénéchal et Auguste Laé ont décidé d’échanger des terres à Keranguyader, près de Kerloc’h. Chacun se réservait les arbres, mais en avril 1867 Auguste Laé a coupé un orme appartenant à Bernard Sénéchal. Il a reconnu son erreur et promis de rembourser la valeur de l’arbre : 12 francs. Mais Auguste Laé ne se presse pas et le 23 janvier suivant il est cité à comparaître devant le juge de paix. Il manque la décision du juge de paix.

5_Le Cheval d’Hervé Gourmelon

Le litige suivant concerne un cheval, que Jacques Laé a acheté à Hervé Gourmelon du Treyer pour 174 francs. Il soupçonne le cheval d’être malade et le juge de paix ordonne une expertise le 17 décembre 1872. Pour mémoire en 1833 le cheval de Jacques Penfrat était estimé 72 francs. Sans suite ?

6_La borne manquante d’Auguste Laé

La même année 1872 Auguste Laé est en dispute avec son oncle Allain Laé au sujet d’un champ, appelé « Parquic ». Le 22 mai 1872 un voisin, François Folgar, est cité comme témoin.

Il s’agit probablement d’un problème de limite entre Parquic, numéro 405, et « Parc ar Uludi », numéro 397, qui appartient à Allain Laé, à une époque, où l’impasse des îles n’existait pas encore..

La borne, qui marque la limite entre les deux parcelles, près des deux constructions sur l’aire, a probablement été déplacée ou a même disparu.

Aujourd’hui l’impasse des îles passe par là. Il reste cependant des traces de la construction, qui donne sur Parc al uludi. Ces traces on même été reprises lors du remembrement. C’est ce qui a pemris de retrouver par déduction la borne de remembrement qui marque la limite entre les parcelles AK181 (ex-422 et ex-78) et AK185 (ex-420 et ex-77).