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Une noyade en 1886
Sur le site « crozon-bretagne.com » on trouve la relation d’une noyade, qui a eu lieu le 22 mars 1886 : il s’agit très vraisemblablement de Jean Alix et Hervé Le Bihan même, si le journaliste a écrit Alexis au lieu de Alix et oublié de noter le prénom de celui, qui s’en est tiré.
En effet, sur le dénombrement de 1881, les deux individus habitent le village du Lez, dans des maisons voisines et, selon les tables décennales, le décès d’un certain Jean Alix a bien été déclaré le 23 mars 1886.
Le lieu de la noyade : la grève des terres rouges, doit correspondre à la zone située au nord de Postermen, où il y avait une mine de fer. Le village du Lez est juste au dessus.
De quel « Hervé Le Bihan » s’agit-il ? Le grand-père Hervé (Sosa 4) n’était pas encore né.
Hervé Le Bihan de Kermorvan
En reprenant dans le temps les dénombrements de population on voit apparaître deux familles Le Bihan à Roscanvel.
En 1911 Yves Le Bihan (SOSA8) habite Le Gouerest avec sa nombreuse nichée.
La même année on trouve un certain Hervé Le Bihan à Kermorvan, juste à côté.
En 1906 il est au bourg, où sa femme est qualifiée de cabaretière.
Par contre en 1901 il est au Lez chez ses beaux-parents : Jean Thomas et Corentine Le Gall.
Le village du Gouerest est sur la route stratégique n°1 (nom porté sur les anciennes bornes Michelin), qui traverse la presqu’ile pour aller du réduit de Quélern à la Pointe des Espagnols et que l’on voit nettement sur la carte de 1911.
Kermorvan et Le Lez sont un peu à l’écart du Gouérest, Kermorvan à l’ouest et Le Lez à l’est de cette route importante.
Le Moulin du Seigneur
Notre tante du Gouérest, Rosalie Le Cann, racontait bien volontiers, que la famille Le Bihan avait habité autrefois le Moulin du Séigneur. Cela paraît peu probable, dans la mesure, où Yves est venu habiter le Gouérest après son mariage avec Marie Louise Capitaine en 1884. Par contre ce n’est pas totalement inexact, si on accepte l’idée d’une autre famille Le Bihan ; le moulin en question, situé entre Le Gouérest et Kermorvan, est bien rattaché au village de Kermorvan.
Il était en très mauvais état il y a encore quelques années.
M. Clorennec l’a remis en état et il a maintenant fière allure.
Ce moulin portait autrefois sur certaines cartes le nom de Moulin du Poulmic, faisant ainsi référence à son ancien propriétaire, le Baron du Poulmic.
Tous de Telgruc
En remontant encore plus dans le temps on trouve, qu’Hervé Le Bihan habite déjà à Roscanvel en 1876 mais l’agent recenseur note qu’il est né à Telgruc. Son fils, Jean Marie est également né à Telgruc, le 21 novembre 1874, au village de Kerjean, qui est situé au nord-est de Kerferman. Ils sont donc arrivés à Roscanvel en 1875.
On peut raisonnablement penser que c’est Hervé Le Bihan, qui a fait venir son neveu, Yves, à Roscanvel. En effet Yves est toujours à Telgruc en 1881 et, s‘il est recensé à Roscanvel en 1886 (après avoir épousé Marie Louise Capitaine en 1884), il y était déjà dès l’été 81 car son premier fils, Yves Marie est né à Roscanvel le 30 avril 1882.
Pour y voir plus clair il faut retourner à Telgruc, où Hervé Le Bihan naît le 25 juin 1851, fils de Jean Marie Le Bihan et de Marie Michelle Gourmelen.
Il épouse Marie Jeanne Thomas le 9 février 1873. Elle est âgée seulement de 16 ans (née le 5 janvier 1857). Elle est originaire du village de Penhoat Rosmadec, fille de Jean Marie Thomas et de Marie Corentine Le Gall. On se rapproche de Porslous
Comme d’habitude, il manque souvent l’un des prénoms dans les documents, notamment Marie, et les âges donnés sont approximatifs, sauf quand on a la date de naissance bien évidemment. De plus les nombreux remariages perturbent beaucoup le suivi.
Jean Marie Le Bihan, le grand frère
Lors du dénombrement de 1836 on trouve une certain Jean Marie Le Bihan, âgé de 32 ans, habitant chez Jean Mérour et Marie Fouest. C’est certainement le père d’Hervé, car il y a peu de Le Bihan à Telgruc et l’âge correspond assez bien.
Jean Marie nait à Brest le 19 septembre 1805 (2ème jour complémentaire de l’an 13).
Sa mère, Marie Perrine Le Bihan,le confie à l’Hospice Civil de Brest.
C’est le grand frère de Prosper (SOSA16), car il y a peu de chances d’avoir deux enfants abandonnés de deux femmes différentes, qui porteraient le même nom et le même prénom.
Le 19 octobre 1836 Jean Marie Le Bihan épouse Marie Michelle Gourmelen âgée de 22 ans (née le 29 septembre 1814, fille d’Alain Gourmelen et de Margueritte Kerspern) ; elle est veuve de Joseph Le Fouest (décédé le 25 octobre 1835).
Ils habitent alors Kerferman, village situé près de l’actuelle cidrerie de Rozavern.
Ce village est proche de Lintan, le village de Françoise Gourvez, que Prosper « 16 » a épousée en 1841. Les deux frères étaient donc très proches.
On voit ainsi surgir des noms très répandus à Telgruc : Le Fouest, Kerspern. Pour le moment il est impossible de prouver qu’il s’agit de familles uniques, tant il y a d’homonymes. De plus les dénombrements ne remontent pas avant 1836, ce qui est insuffisant pour faire des regroupements.
Jean Marie Le Bihan décède à Kerferman le 4 juillet 1872.
Marie Perrine
Marie Perrine est originaire de Poullan, près de Douarnenez, où elle est née en avril 1777, fille de Hervé Le Bihan et Margueritte Le Bonisec. S’il y a beaucoup de Le Bihan à Poullan (marins, cultivateurs, meuniers, tailleurs…), il n’y a pas de Bonisec. Il y en a dans les villages voisins, mais aucune Marguerite, qui corresponde à l’épouse d’Hervé Le Bihan. Marie Perrine décède à Landerneau le 26 février 1865.
Pour en savoir plus il faut attendre la mise en ligne de l’état-civil de Poullan.
A noter le prénom « Hervé » relativement peu utilisé dans les autres familles et que l’on retrouvera plus tard dans les deux branches.
Par ailleurs il risque d’y avoir eu une confusion avec d’autres patronymes à consonance proche comme Boënnec (altération de Bossennec, patronyme spécifiquement douarneniste).
Prosper Marie le Bihan, l’oncle
Mais il y a aussi un autre Prosper, le fils aîné de Jean Marie. Lors de sa naissance, le 18 septembre 1837, Prosper Le Bihan (SOSA16) est l’un des déclarants. Il est alors forgeron au bourg de Crozon. Sa présence confirme bien le lien de parenté et le fait que les deux frères se sont retrouvés.
Le 3 juin 1860 Prosper Marie épouse Barbe Stéphan du manoir de Kerdreux en Crozon, avec laquelle il a eu une fille, Marie Jeanne, en 1856. Barbe Stéphan décèdera le 18 mai 1869 à Kerferman.
Il épouse ensuite Catherine Thomas le 3 juin 1971 mais il n’est pas à Kerferman lors du dénombrement de 1872.
Par contre on le retrouve à Kerferman en 1876 avec Marie Michelle Gourmelen, sa mère, et Marie Jeanne, sa première fille.
Kerferman est donc bien le lieu où s’est fixée la branche aînée.
Que reste-t-il des descendants de Jean Marie Le Bihan ?
A priori rien ; pourtant il y a eu de très nombreux descendants ou plutôt des descendantes car il y a peu de garçons.
Par ailleurs la plupart d’entre eux sont restés à Telgruc ou sont allés vers Brest.
Il y a quand même des prénoms communs comme « André », « Pierre », « Hervé ». Il faudrait avoir les actes des baptêmes pour vérifier qui est parrain de qui.
Il est curieux de constater cependant, que les enfants d’Hervé Marie et d’Yves sont nés dans la même tranche d’âge.
L’une des filles de Jean Marie est même née à Quélern en 1908 mais il devait être dans l’armée car les autres filles sont nées à Brest et à Morlaix.
Si la descendance d’Yves Le Bihan et assez facile à faire, il n’y a déjà plus beaucoup de contacts avec ceux, qui sont nés dans la seconde moitié du 20ème siècle. Comment s’y retrouver dans la descendance de Jean Marie Le Bihan et avec les 3 mariages de son fils Prosper ?
Que dire également des deux André Le Bihan, qui ont épousé tous les deux une « Louise » Baron. L’un est le fils de Jean Marie et l’autre de Porsper. La plupart des enfants sont restés à Telgruc.
En Conclusion il y a bien eu des Le Bihan à Kermorvan mais pas les mêmes.