Version 5.4_Page 04-21_ mars 2024

Nota : certaines des  images, qui figuraient sur cette page dans les versions antérieures de tybian.fr et dans les sites jimdo.com , provenaient en fait d’un site créé par M. Lecointe Michel, de Samogneux.

Les images ont été retirées mais elles sont peut-être toujours visible sur le net.

Deux noms figurent sur le monument aux morts de la commune de Roscanvel :  F.A. Le Bihan et  P.M Le Lann.

Il a été difficile de retrouver la trace de François Le Bihan. Une page spéciale lui est consacrée (page 06-31). 

Sur internet, lors de la première rédaction de cette page, il n’y avait pas de liste exhaustive des marins disparus lors de la Grande Guerre, contrairement aux poilus, qui ont un site bien à eux :
http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/

Sur ce site on retrouve l’acte de décès de Paul Le Lann :

Curieusement la fiche note qu’ il est né le 1er mars 1896 à Brest. 

En fait son père était alors en mer et sa mère a préféré accoucher chez sa sœur Augustine Jouin, 21 rue Armorique à Recouvrance.

Dans le dénombrement de 1901 on le retrouve bien à Roscanvel

La maison de Brest existe toujours. Le logement était occupé par Joseph Le Lann et Augustine Jouin, qui ont souvent déménagé, tout en restant à Recouvrance. Pas de trace de Paul Jouin.

Il faudra comparer cette image avec le dessin réalisé par l’architecte après la destruction de la maison du 16 rue Yves Collet. Cela semble être le modèle type de la fin des années 1880.

Il reste plusieurs livres d’école, qui se trouvaient mélangés avec ceux de son frère Pierre, et quelques photographies. Les trois ci-dessous, prises à Saint Malo, devaient être accrochées au mur chez Louis Maudire.

La bande bleue

Dans sa dernière lettre, malheureusement disparue, il parlait avec émotion  de sa dernière partie de pèche avec son copain Lennon, le grand père de l’ancien maire de Roscanvel.

Faisait-il lui aussi partie de la » bande bleue »?

Samogneux

Après la guerre, Pierre Le Lann, est allé à Samogneux chercher les restes de son frère. C’est une commune de la Meuse, située près de Verdun.

Le village de Samogneux a été le théâtre de multiples affrontements Franco-Allemands lors de la 1ere guerre mondiale. D’abord en 1916, puis lors des opérations dites de dégagement de Verdun de Juin à Octobre 1917.

Samogneux avant la guerre

Avant la guerre, Samogneux était un petit village d’une cinquantaine d’habitants, situé pas très loin de la Meuse, au nord de Verdun. Il a un peu moins de 80 habitants aujourd’hui.

Le front

La carte ci-dessous donne la situation du front après les offensives allemandes de 1916.
On y trouve des noms qui deviendront vite des repères : le Mort-Homme, les forts de Douaumont et de Vaux.

Le Village de Samogneux, qui était resté côté Français jusque là, est pratiquement détruit pendant les dernières offensives allemandes.

Les contre-offensives

Les contre-offensives françaises de fin 1916 avaient permis de dégager le fort de Douaumont et le fort de Vaux. Mais l’ennemi conservait néanmoins des observatoires : la côte du Talou et la côte 344, sur la rive droite de la Meuse, le Mort-Homme et la cote 304, sur la rive gauche.
Commencée le 20 août 1917, la deuxième vague de contre-offensives Françaises a permis de dégager dans un premier temps le Mort-Homme et la cote 304, sur la rive gauche.

Samogneux est à l’extrême droite.

Puis la côte 344 a été également dégagée.

Le 9 septembre 1917 une puissante contre attaque Allemande reprend provisoirement la cote 344, avant d’être ramenée dans ses tranchées de départ par les contre attaques Françaises. C’est ce jour là que Paul Le Lann trouve la mort.

Vu du côté allemand

Il y a sur le net un grand nombre de documents, qui décrivent cette phase de la bataille, y compris du côté allemand.

Bd. 3: Der deutsche Landkrieg, Dritter Teil:
Vom Winter 1916/17 bis zum Kriegsende

Kapitel 4: Die Heeresgruppe Deutscher Kronprinz
1917 bis März 1918
   (Forts.)
Generalleutnant August Fortmüller

Am 6. September griff die 242. Infanterie-Division bei Beaumont an und drängte den Feind auf dem Höhenzuge südlich des Dorfes zurück. Die Maas-Gruppe Ost beabsichtigte, den Höhenzug 344 – 326 zwischen Samogneux und Beaumont wiederzunehmen, um die Stellung zu verbessern. Ehe das Unternehmen zur Ausführung kam, griff der Feind an. Am Abend des 7. September stieß er aus Samogneux und über den Höhenzug in breiter Front gegen die deutschen Stellungen im Grunde vor, wurde aber blutig abgewiesen. Die nächste Nacht unterhielt er starkes Feuer auf die ganze Nordfront, steigerte es am frühen Morgen des 8. zum Trommelfeuer und griff vom Fosses-Wald bis zur Straße Bezonvaux-Ornes an, in dem offenen Gelände mit Tanks. Seine erste Sturmwelle wurde zwar zusammengeschossen. Den hinter ihr aus dem dichten Nebel vorquellenden weiteren gelang es jedoch, in die Stellungen einzudringen. Er nahm die Vauxkreuz-Höhe und arbeitete sich über sie hinaus und im Chaume-Wald auf die Schlucht von Ornes vor. Während dieser Kämpfe gelang es der 242. Infanterie-Division südlich Beaumont, sich eine weitere Verbesserung ihrer Stellung zu erstreiten. Am 9. September wurde der geplante Angriff auf den Höhenzug 344 – 326 ausgeführt. Die Mitte der angreifenden Abteilungen der 19. und der 243. Division gewann zwar beiderseits der Höhe 344 Boden, die Flügel blieben jedoch hängen. Der Angriff kam im Feuer der feindlichen Maschinengewehre nicht vorwärts und erreichte nichts.

Le rédacteur du texte allemand résume bien la situation : l’assaut a commencé la 6 septembre avec comme objectif la cote 344. Il a atteint partiellement son objectif, puisque le centre des troupes d’assaut a atteint les pentes de la cote 344, mais le reste des troupes est resté bloqué sous le feu des mitrailleuses et n’a pas pu progresser.

le croquis ci-dessous reprend la même zone, que le croquis français.

Wie schon 1916 hatten auch 1917 die Kämpfe vor Verdun einen ungemein kräfteverzehrenden Charakter angenommen. Sie übertrafen darin fast noch die gleichzeitigen Kämpfe bei Reims. Wohl hatten die Deutschen den Franzosen auch vor Verdun hohe blutige Verluste zugefügt und fast in jedem dieser zahlreichen Gefechte ihnen Hunderte von Gefangenen abgenommen. Aber auch die eigenen Verluste waren schwer und wogen um so schwerer, als der Menschenmangel sich für die Deutschen bald weit fühlbarer machen mußte als beim Feinde, wo der Zustrom der Amerikaner den Ausfall mehr als ausglich. Auch der Materialverbrauch war unvorhergesehen hoch. Dem deutschen Abwehrverfahren hatte sich der Feind geschickt mit seinen Angriffen mit beschränktem Ziel angepaßt. Sie machten die Gegenstöße der Reserven und die Gegenangriffe der Eingreifdivisionen unwirksam, denn diese trafen auf einen Gegner, der sich im Wirkungsbereich seiner Artillerie schon auf sie eingerichtet hatte. Mochte das Verfahren des Feindes auch zeitraubend und kostspielig sein und ihm tiefe Einbrüche nicht ermöglichen, so fiel ihm doch fast immer ein sicherer Geländegewinn zu. Diesem Verfahren gegenüber fühlten sich die deutschen Truppen angesichts der gewaltigen Zerstörungswirkung des Feindes in einer gewissen Rat- und Hilflosigkeit. Alle noch so fein ausgedachten taktischen Formen versagten; sie erlagen der alles zermalmenden Feuerüberlegenheit des Feindes.

Le rédacteur dresse un bilan de ce qu’il a appelé la dernière grande campagne devant Verdun.

L’état-major abandonne finalement l’idée de reconquérir la cote 344. Les français en profitent et repoussent peu à peu les allemands, qui ne savent plus que faire.

Le décès de Paul Le Lann est repris sur sa fiche matricule. La croix de guerre, qui a été retrouvée est probablement la sienne, à moins, qu’il ne s’agisse de celle de Pierre Maudire.